C’est le réalisateur allemand Christian Schwochow qui adapte le roman de Siegfried Lenz, La Leçon d’allemand, paru en 1968 et vendu à 2,2 millions d’exemplaires. Le scénario a été écrit par Heide Schwochow, la mère du réalisateur. Ce drame historique allemand est le 12 janvier 2022 en salle.
La Leçon d’Allemand va donc nous ramener à la Seconde Guerre mondiale à travers les flashbacks de Siggi Jepsen. Une époque où le régime nazi voulait tout contrôler y compris les œuvres d’art. C’est pour cela que son père va devoir ordonner leur destruction. On voit la course aveugle et acharnée de celui-ci pour obéir à sa hiérarchie. Cette soumission, sans réfléchir, va être très dangereuse, car un homme va transformer ses amis en ennemis.
Cette histoire est des plus prenantes. La mettre du point de vue de l’enfant va encore plus montrer l’injustice de la situation. Sa richesse permet de le rendre agréable à suivre. Tous les événements vont bien s’enchaîner avec une montée en régime. Nous allons avoir une grande empathie pour le petit Siggi. Il est prêt à tout pour sauver les tableaux. Cet acte de destruction va lu faire ouvrir les yeux sur les horreurs que son père est prêt à commettre. Dans sa tête va naître un gros dilemme entre sa vision de la justice le poussant à sauver les toiles, et laisser faire la volonté destructrice du père. Qu’est-ce qui va être plus fort, le père et la patrie ou l’amour de l’art ?
Le personnage du père va donc être un des piliers de ce drame historique. Pourtant, il est peut-être le moins travaillé. On va longtemps se demander pourquoi cette obéissance sans failles à ce régime. Pourquoi faire passer le nazisme avant ses amis ? Nous n’avons même pas l’impression qu’il adhère à cette idéologie. Ulrich Noethen fait tout de même une belle performance. Le reste des personnages va toutefois être des plus satisfaisants. Le peintre va ajouter une folie créatrice. Son art existe avant tout. Un rôle que remplit parfaitement Tobias Moretti. C’est aussi le cas du jeune Siggi… Son déchirement intérieur se ressent bien grâce au bon jeu de Levi Eisenblätter. Par contre les parties adultes sont plus anecdotiques.
Ce film parlant aussi de peinture et d’art, il se devait de mettre la barre haute en termes visuels. C’est le cas avec un beau rendu au niveau de la photographie. Les plans sont travaillés et la colorimétrie instaure une atmosphère particulière. On ressent la pression du régime de guerre. Il y a aussi tout un rapport avec la peinture. Quelques scènes comme celle où Siggi apprend à peindre, sont géniales.
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