Les années que Seggi se remémore - alors qu'il est enfermé dans un établissement pour jeunes délinquants - sont celles de son enfance pendant la dernière guerre dans un petit village au bord la mer du Nord et de ses dunes, dans le Schleswig-Holstein, pas très loin de la ville où l'expressionniste Emil Nolde est né et a vécu durant les dernières années de sa vie.
Fens, le père de Seggi, le policier du village, est amené à faire respecter le décret qui interdit la "peinture dégénérée". Les tableaux de Max, voisin et ami d'enfance de la famille et sorte de père de substitution pour Seggi, sont saisis. Mais tout se complique quand le frère aîné de Seggi, qui a déserté la Wehrmacht, essaie de se cacher près de la maison de ses parents et plus encore quand Max, qui continue à peindre, propose à la soeur de Seggi de poser comme modèle. C'est après la guerre que Seggi, dénoncé pour avoir volé des tableaux de Max, va être être incarcéré.
Le roman dont est tiré le film est dense ; le film, tout en tension, l'est aussi. Il possède une unité formelle très maîtrisée, tout en clair obscur, avec une belle photographie mettant en valeur les paysages et les lumières de la mer du Nord. L'arbitraire et la dureté des situations sont bien rendus.
La dernière partie (après la fin de la guerre) n'est toutefois pas sans ambiguïté - est-ce pareil dans le roman ? - et on s'interroge sur le sens de la dernière image.