J'ai eu envie de revoir ce film. Parce que je me souvenais l'avoir aimé. Parce qu'il a été réalisé par une femme et que le rapport homme-femme y est central. Mais je ne me souvenais pas de cette sensualité qui transpire de chaque silence, du mutisme apparent d'une femme dont la sensibilité à fleur de peau ne peut que déborder de son corps. Le piano est son mode d'expression au monde. Il est sa voix, il est son âme, et le personnage d'Harvey Keitel le comprend instantanément. Une histoire d'amour au delà des mots, un grand moment d'émotions. L'esthétique austère des décors et des costumes offre un contraste puissant entre la force des sentiments intérieurs et l'apparente aridité de la vie extérieure des personnages. Une ambiance un peu plombante qui m'empêche de mettre la note maximale à critique, même si je me rends bien compte que cette atmosphère participe à la particularité du film. A ne regarder que si on se sent en mesure de porter cette dose pesante de nostalgie, inspirante dans les bons jours, mais qui peut vite devenir déprimante dans les mauvais...