Le réel point positif du film est son propos sur l’héritage et les racines familiales. Ces valeurs sont explorées au sein de cette œuvre à travers un objet : le piano. Métaphore concrète d’un héritage transmis avec le temps. L’œuvre met en action le concept de transmission à travers le fait de « sacrifier » une forme d’héritage afin de le faire fructifier pour un futur ou l’on s’élève socialement. La question qui est posée par ce film indirectement est : Seriez-vous prêts à sacrifier vos racines contre une élévation sociale ? Ici, deux points de vue s’opposent entre la mémoire, le souvenir, ou alors l’ascension.
De plus, la condition de la communauté noire à cette époque aux USA (1930), y est discutée avec des propos évoqués par les personnages qui a l’époque n’étaient pas entendus. Cela fait un beau parallèle avec notre société que l’on considère moderne sur ces questions discriminatoire, alors que cela reste un phénomène toujours bien ancré dans notre société, bien que cela évolue. La condition des femmes y est légèrement explorée également.
Malheureusement, narrativemment le film se fait long et devient vide. On a vite l’impression de tourner en rond pour un final qui, à mon sens, ne vaut pas le coup. La mise en confrontation des deux opinions, revient souvent sur les mêmes propos, ce qui donne l’impression que le film n’avance pas. Le jeu d’acteur, avec les intonations et les dialogues rattrapent cette narration plate.