Bien difficile de donner une note à ce film étrange, esthétique, à la fois austère et plein de vie.
D'un côté, je me suis un peu ennuyée de cet esthétisme extrême, le noir et blanc, les actions lentes et appuyées, cette réalisatrice qui se regarde plus qu'elle ne réalise (Sally Potter, à la fois actrice principale et réalisatrice). Trop autocentré, trop de symboles appuyés, on sent une sorte d'arrogance très désagréable. Une impression que Sally Potter réalise en nous disant : regarde, je ne fais pas comme les autres...
Par contre, le film est sauvé par des scènes de danse sauvages et magnifiques : la vie qu'on ne trouve pas dans le film s'y libère et s'y épanouit magnifiquement... Nous emportant, pendant quelques minutes, dans cette histoire d'amour, ou de danse, ou de passion, ou d'égo, qui est sensée se dérouler à l'écran. La sensualité du tango, le charme des danseurs - Pablo Veron, aussi magnifique sur scène que dans sa cuisine - opère alors.
Je suis une bonne cliente des histoires d'amour : surtout si elles sont sauvages, belles, passionnelles. Mais au final, je sors de ce film à la fois charmée et déçue : charmée par cette histoire qui m'a presque emportée, et très déçue de ne pas avoir été complètement emportée...