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Lorsque je me suis lancé dans The Legend of Kunlun, j’ai cru qu’il s’agissait au départ du DTV chinois appelé La Légende de Kunlun arrivé chez nous directement en VOD grâce à l’éditeur français F.I.P. Détestant les VF (à part pour les nanars ou certains films d’enfance), je trouve un film portant le même titre en version originale sous-titrée anglais. Dès les premières minutes, j’ai compris qu’il y avait anguille sous roche. Le film que F.I.P a sorti chez nous est un film en costumes, mais ma version se passe au 20ème siècle. Serait-on revenu à l’époque des flying jaquettes de chez Prism Video ? C’est un peu ça. Après recherches sur des sites chinois un peu obscurs, il s’avère que le film dont je vais vous parler porte bien le titre The Legend of Kunlun, qu’il est également appelé Faqiu – The Lost Legend, mais que derrière La Légende de Kunlun de F.I.P se cache en fait un autre DTV qui s’appelle Tears of Shark In Kunlun, lui aussi de 2022, par le réalisateur du très bon Fight Against Evil et de sa suite. Alors je ne sais pas ce que vaut le Kunlun sorti chez nous, mais celui que j’ai vu n’était pas très bon.


Je l’ai déjà dit lors de précédentes chroniques, mais les films sur des pillages de tombe et leurs héros qui protègent le patrimoine de leur pays sont extrêmement à la mode en Chine. Pas un mois ne passe sans qu’il n’en sorte pas un. Eh bien devinez quoi ? The Legend of Kunlun en est un lui aussi ! Ici, le film va s’attarder sur l’une des quatre « sectes » légendaires de pilleurs de tombes, les trois autres étant Mojin, Xiling et Moshan (pas mal de titres de DTV portent un de ces quatre noms dans leurs titres). D’après ce que disent les légendes, chacune de ses sectes possédait des compétences uniques qui les aidaient à trouver des tombes anciennes. Le sujet pourrait être passionnant s’il était traité comme il le fallait, mais à l’instar de beaucoup de ses autres comparses traitant de pillages de tombes, The Legend of Kunlun suit un cahier des charges bien précis, déjà vu plusieurs fois, et ne creuse jamais en profondeur quoi que ce soit. C’est simple, ces films où un groupe de gens s’aventurent dans des tombeaux se ressemblent tous au point que, lorsqu’on en voir un, on n’est pas loin de les avoir tous vu. Cela s’est ressenti immédiatement sur les chiffres car après avoir caracolé en tête des visionnages pendant 1 ou 2 jours, rapportant au passage plus de 1,5M$, le film a dégringolé en flèche après des avis très très mitigés et un bouche-à-oreille qui n’allait pas en sa faveur. On comprend vite pourquoi tant il n’y a pas grand-chose à sauver de cette petite bobine qu’on regarde d’un œil distrait tant elle est prévisible en suivant les chemins habituels des films du genre. Et on se dit que, punaise, il y aurait tant à faire avec cette thématique, mais il n’y a jamais rien de nouveau.


Déjà, le scénario nous conte une histoire pas très intéressante. Ici une histoire de vilains japonais qui viennent piller des trésors chinois cachés dans un tombeau. Dès le premier acte, il est très facile de deviner ce qu’il va se passer dans tout le reste du film. On voit venir le twist final en à peine 20 minutes de film au point qu’il est incompréhensible qu’ils tentent aussi longtemps de le repousser, au point qu’on se demande s’ils ne prennent pas les spectateurs pour des cons (c’est peut-être le cas remarque…). Certains personnages sont amusants, mais le casting est totalement inexpressif et on sauvera tout juste l’actrice taïwanaise Ariel An qui s’en sort correctement dans le rôle de l’antagoniste, et un Waise Lee (The Big Heat, Une Balle dans la Tête) uniquement là pour venir toucher un petit chèque afin de payer ses impôts mais qu’on est toujours content de retrouver. Ce n’est pas la mise en scène qui va sauver le film, paresseuse au possible, en plus plombée par des CGI absolument dégueulasses du début à la fin, avec des fonds verts tellement voyants que ça en devient presque risible. Putain c’que c’est moche ! On notera l’effort de tenter de changer un peu du bestiaire habituel de ce genre de production, avec cet arbre « tentaculaire », mais ça ne fonctionne pas. Et c’est quoi ces couleurs roses / violets bien moches à l’écran ? C’est quoi ce manque flagrant de texture sur la roche / le bois ? D’autant plus qu’il y en a sur quasiment tous les plans des effets spéciaux. Oui, ce film est affreusement laid. Reste une ou deux scènes d’actions amusantes, qui arrivent tant bien que mal à faire passer la pilule, mais à l’instar de l’histoire, on est dans quelque chose d’extrêmement conventionnel qu’on aura oublié dès l’arrivée du générique de fin venant nous libérer de ce semi-calvaire.


The Legend of Kunlun, à ne pas confondre avec La Légende de Kunlun sorti chez nous en VOD, est un énième DTV chinois de pillage de tombes qui ne vaut pas le coup d’œil. C’est du déjà vu, ça ne raconte pas grand-chose, et bordel ce que c’est moche !


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-the-legend-of-kunlun-de-hai-tao-2022/

cherycok
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le 22 août 2024

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