Scary mummy

Un tournage en quatre jours avec des acteurs quasi-amateurs et une seule location, ça part déjà mal, et comme le but est de faire un slasher avec une momie jouée par un ventripotent encombré de papier toilette jusque dans l’entrejambe, ça s’annonce très compliqué. Malgré les efforts du réalisateur qui n’arrête pas de faire tanguer la caméra, et du directeur de la photographie qui multiplie les éclairs pour faire croire à l’orage, ou plutôt à cause de, le résultat est à la hauteur des maigres espérances. Et même quand on ne croit plus à rien et qu’on n’attend guère mieux, on a droit au polard qui se déguise en Aztèque avec pèlerine sur le dos et manchons façon léopard sur les avant-bras, histoire d’arriver dans de bonnes conditions à la mise en abyme qui fait surtout l’effet d’un aveu, quand le héros qu’on n’avait pas vu venir déclare : « c’était le plus mauvais film de ma vie, j’espère jamais le revoir. » On est donc sur une espèce rare de faux Hammer, incapable d’atteindre le plus petit dénominateur commun des flicks sans chichi avec du vrai gore ou un plan nichon, mais bien placé dans la course aux momies les moins rapides de l’histoire du cinéma, catégorie qui ne font pas peur quand elles passent derrière la vitre en cherchant visiblement les toilettes.

Pour public averti (mais qui ne se laissera abuser ni par la soi-disant filiation avec Bram Stoker, ni par la soi-disant parenté suggérée par le 2 apparaissant dans le titre français) : Ancient evil: Scream of the mummy (1999) de David DeCoteau (très loin ici de son chef-d’œuvre qui n’était pas non plus exceptionnel, Puppet master III, mais pas autant de la suite du présent navet parce qu’il y en a eu une, Guardian of the underworld), avec quelques poster-boys et Ariauna Albright (la seule à vaguement se démarquer et en particulier de la blondasse de service, ce qui ne l’empêchera pas de réorienter sa carrière en direction de l’érotisme télévisuel)

Avis publié pour la première fois sur AstéroFulgure