La saga continue son chemin selon un schéma bien établi : une partie qui prend le temps de mettre en place les divers protagonistes et l’intrigue puis un dénouement lors d’un combat final.


Au fil des épisodes, le personnage de Zatoichi s’affine. C’est un homme profondément bon, mais qui devient sans pitié quand on s’en prend à lui ou bien à ceux qu’il aime ou qu’il cherche à protéger. C’est aussi un homme non conventionnel, qui se rie de la folie des hommes. C’est également un homme qui se voit comme un criminel, comme un moins que rien et qui fuit les honneurs qu’on lui fait. Quand les gens construisent sa légende : « son sabre est brillant et glacé, les seules choses au monde qu’il ne coupera jamais sont l’huile et les liens de l’amour. C’est ce que je viens d’apprendre à la taverne, le conte de Zatoichi ». Lui, s’enfuit à quatre pattes pour passer inaperçu. C’est aussi un homme qui ne se bat que lorsqu’il y est forcé, il prévient toujours ses adversaires qui, malheureusement pour eux, le prennent rarement au sérieux : « ne bougez pas où je vais m’énerver ».


Zatôichi kyôjô-tabi déploie une intrigue dans laquelle sont présentes : lâcheté et courage, trahison, fidélité amoureuse, cupidité, rivalités. Dans cet épisode, un personnage énonce une vérité sur le fameux « honneur » japonais qui bien souvent n’est qu’un masque et un alibi :  « honneur de yakuza ou pas, chacun a le cœur noir ». Paroles que Zatoichi approuve et dont il va expérimenter toute la dure réalité dans cet épisode.
La tête de Zatoichi est mise à prix et pour la première fois nous voyons un adversaire réussir à le blesser. C’est aussi un épisode dans lequel Zatoichi retrouve Tane, une femme qui l’a aimé et qui a voulu l’épouser (Zatōichi monogatari). Depuis que Zatoichi l’a quittée, elle est passée d’hommes en hommes. Alors qu’elle se regarde avec mépris, Ichi prononce des paroles bienveillantes et guérissantes comme il a le don de le faire : « la vie peut salir chacun d’entre nous. Pour moi, tu restes toujours la même Tane ». Magnifiques paroles qui remettent une personne debout et lui redonnent sa dignité.


L’acmé du film est comme toujours le combat final. Celui-ci est sauvage, Zatoichi dont le cœur vient de se briser se déchaîne littéralement et tue ses adversaires avec furie, avant d’affronter son adversaire final.


Zatôichi kyôjô-tabi a été réalisé comme le précédent épisode par Tokuzō Tanaka. Je n’y ai malheureusement pas retrouvé la qualité visuelle que j’avais beaucoup apprécié dans Shin Zatôichi monogatari.
Ce 4e épisode de la saga manque d’originalité par son aspect répétitif, mais il offre malgré tout un bon moment.

abscondita
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le 21 févr. 2022

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