Deuxième "blockbuster" dans la carrière de Kinji Fukasaku après le kitschissime Les Evadés de l'espace (ou plagiat de Star Wars selon d'autres). Fukasaku c'est un réalisateur qu'on a connu grâce à Battle Royale, ou pour certains cinéphiles grâce à ses films de yakuzas très pêchus des années 70. On découvre une nouvelle facette du réalisateur pour se plonger dans La Légende des 8 samouraïs.
Contexte
La Toho et le producteur Haruki Kadokawa demandent à Fukasaku d'adapter à l'écran Nansō Satomi Hakkenden, une série épique publiée en 106 épisodes entre 1814 et 1842. Après des désaccords initiaux et un Fukasaku qui réécrit très librement l'histoire de ces huit "guerriers-chiens", c'est finalement la Toei qui après deux ans de tergiversations récupère le projet.
Le film, qui est sorti en décembre 1983 au Japon (film du Nouvel An) et simultanément en VHS, a réalisé le plus gros carton au box office de l'année 1984 et de grosses ventes pour le support vidéo.
Synopsis
Dans un fief fictif du Japon féodal, le seigneur Satomi alors en guerre contre son rival est victime de la malédiction d'une sorcière. Cent ans plus tard, les deux familles sont toujours en guerre. La sorcière est revenue sous l'apparence d'un démon (Yokai) et seule la jeune princesse Satomi, Shizu, échappe au massacre. Dans sa fuite elle rencontre un vieux guerrier (Sonny Chiba) qui lui raconte la légende de sa famille et la malédiction qui pèse sur eux. Il lui explique également que huit guerriers recevront une boule de cristal qui fera d'eux les protecteurs du clan et aideront la princesse à récupérer son château...
Influences
On ne peut s'empêcher de voir dans cette princesse et ses compagnons d'infortune une relecture de La Forteresse Cachée de Kurosawa (1956), voire à nouveau des éléments de plagiat du Star Wars de Lucas. Clin d'œil aux Evadés de l'espace qui recevaient un fruit magique pour sceller leur destin, ici les héros sont appelés en recevant une boule de cristal incandescente.
Dans le côté imaginaire et les costumes, avec ces personnages hauts en couleurs et leurs coiffures improbables j'ai aussi pensé au Himiko de Shinoda (1973).
La musique rock lors des scènes d'action inscrit définitivement le film dans son époque.
Enfin certains passages sont encore très ero-guro, mélange d'érotisme et de gore, comme cette scène où la sorcière plonge nue dans un bain de sang.
Commentaire
Ce film épique de 2h16 est particulièrement ambitieux, marque de la confiance que les studios portent à Fukasaku. Il contient des effets spéciaux montage et post-production plutôt avancés, certains ont bien vieilli, d'autres beaucoup moins (les monstres). Les cascades sont assurées par la JAC, une société créée par Sonny Chiba lui-même dans les années 70.
Concernant l'histoire et l'intérêt du film, c'est beaucoup plus aléatoire. Très kitsch, force est de constater que tout n'a pas très bien vieilli et que ça reste globalement surjoué.
Ca plaira tout de même aux aficionados de kaijû et d'histoires fantastiques.
6,5/10