Ce film est absolument prodigieux (et s'en est presque indécent).
Honnêtement, je suis très fan de Kalatozov (Quand passent les cigognes est un de mes films préférés, Soy Cuba a changé ma vie) mais je crois qu'il faudrait être complétment borné pour ne pas voir à quel point ce film est un bijoux d'inventivité technique et esthétique. Pas de recul devant la durée, des caméras embarquées dans des forêts et des incendies, l'imprévisibilité des raccords, la façon dont sont filmés les corps, le montage qui ne recule pas plus devant la suggestion que la longeur. Le rythme est peut être l'une des choses les plus maîtriser dans ce film puisque les qualités formelles et l'agencement des plans dans le temps permettent de nous faire oublier que le fil narratif est finalement plutôt mince.
J'ai beaucoup aimé le côté "onirique" de la fin, la façon dont les différentes surrimpression, contre plongées et autres jeux de lumière font de certains plans de véritable moment flottant. Ça donne de vraies et très belles respirations au coeur d'une trame qui n'hésite pas de temps en temps à oppresser un peu le spectateur.
En bref : j'ai adoré.