L'écriture inachevée
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Un chef d'oeuvre d'une technicité ahurissante pour son époque, réalisé de main de maître par le génial Mikhail Kalatozov. Deux ans après la Palme d'Or du magnifique Quand passent les Cigognes le cinéaste russe embarque sa caméra virevoltante dans la taïga sibérienne : fidèle à ses acrobaties et ses mouvements effrénés la caméra kalatozovienne s'infiltre parmi les éléments d'une Nature sublimée, entre d'étouffantes frondaisons, des entrelacs de branches, de la poussière de neige et des clapotis marécageux... Les cadrages du film, tous plus inventifs les uns que les autres, collent au plus près des visages d'un quatuor d'acteurs absolument impeccables dans leur rôle. Actrice à part entière, la caméra du cinéaste dirige le rythme de l'ensemble de la réalisation, littéralement noyée dans de somptueux décors naturels.
Si l'intrigue de cette Lettre Inachevée demeure assez basique le film n'en demeure pas moins extrêmement novateur pour ses contemporains. Treize années avant le classique Deliverance Kalatozov signe l'une des premières incursions vers le survival, incluant des personnages investis d'une mission et perdus en milieu hostile tentant d'échapper à la Mort. Lorsque l'on sait que La Lettre Inachevée fut réalisé en 1959 on se dit sans trop délibérer que la majorité des productions actuelles ont, en comparaison, vieilli de vingt ans. L'un des premiers survivals de l'Histoire du Cinéma doublé d'une indiscutable virtuosité technique. Chef d'oeuvre de modernité, rien que ça !
En outre ce bijou formelle s'avère plutôt prégnant sur le plan purement émotionnel, en raison d'une interprétation sans fausses notes et d'une utilisation de la musique ingénieuse malgré son aspect répétitif. Je n'ai en fin de compte pas grand-chose à ajouter devant tant de science technique, nouvelle preuve que Kalatozov fut l'un des plus grands réalisateurs du Septième Art. A voir impérativement !
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Créée
le 5 mars 2018
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