La petite maison dans la prairie. Avec des ours.

Je surnote éhontément, étant donné le contenu franchement naïf du film, mais je me suis imaginé découvrir ça gamin et ça, ça n'a pas de prix. C'est un drôle de film, vraiment (et souvent involontairement), qui raconte comment une famille américaine typique des 70s lâche tout de sa vie citadine pour acheter un petit lopin de terre au fin fond de la nature et couler des jours heureux au bord d'un lac, loin de toute parcelle de béton. La description de leur bonheur et de leurs interactions avec la faune locale est à hurler de rire, c'est de l'ordre de l'incommensurable naïveté, mais c'est fait avec une sincérité qui le rend particulièrement touchant.


Au programme : des oursons orphelins que la famille adoptera, des bébés pumas que les enfants voulaient adopter avant de comprendre qu'on ne peut pas faire n'importe quoi avec les animaux sauvages (c'est un jugement très relatif, étant donné le grand n'importe quoi de la quasi-intégralité des séquences avec des animaux...), des loups, des ratons-laveurs, et des ours (baribal, me souffle zombiraptor) et grizzlys gentils ou méchants. Le plus drôle dans cette histoire, c'est le chien de la famille qui n'hésite pas à aller tarter la gueule aux pumas, aux ours, aux loups, etc. pour défendre ses maîtres : c'est à se plier de rire, ici aussi. On est pas loin d'un Disney en matière de réalisme animal.


Il y a à côté de tout ça une vision pas si idiote que ça de la vie dans les bois, le film n'idéalisant pas vraiment ce choix-là et en en montrant bien les difficultés : la maladie, la nourriture, la construction d'une maison, etc. On ne va pas dire qu'il côtoie le genre documentaire, mais il y a ce je ne sais quoi de (tentative de) recul encore une fois touchant. Il y a aussi cet esprit parfaitement USA 70s, avec la volonté de vivre loin du fracas et de la pollution des grandes villes : leur émigration vers les Rocheuses est aussi expéditive que caractéristique d'un état d'esprit d'alors, même si le film est ouvertement familial et à la gloire de ce vivre-ensemble.


Et faire jouer des enfants de la sorte, au milieu des ours immenses, ou encore faire s'affronter de manière réelle des animaux (le chien versus la faune sauvage locale, en gros), ça paraît impensable aujourd'hui. Ça paraît même totalement irresponsable...

Morrinson
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon cinéma américain, Top films 1975, Réalisateurs / réalisatrices de choix, Mes films d'aventure et Avis bruts ébruités

Créée

le 5 sept. 2017

Critique lue 322 fois

2 j'aime

2 commentaires

Morrinson

Écrit par

Critique lue 322 fois

2
2

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11