Superman : Tu as conçu des plans pour nous vaincre sauf pour toi
Batman : J'ai déjà un plan. C'est la Ligue des Justiciers
En 2000 est sorti une histoire incroyable qui devenait une histoire culte de Mark Waid sur la série Justice League : Babel Tower. Cette saga voyait la Ligue des Justiciers affronter Ra's Al Ghul qui grâce à sa fille Talia a dérobé les plans de Batman chargés de neutraliser la ligue au cas où elle tomberai sur un contrôle ennemi. Et l'histoire s'est soldée sur la victoire de la ligue mais aussi le renvoi temporaire de Batman. Dans les prochaines années, DC comics va réitérer la chose avec les sagas Identity Crisis et O.M.A.C Project qui même si elles sont moins maîtrisées, sont quand même classes et valent le coup d’œil. Cette saga s'inspire assez fortement de Watchmen et a mis en lumière le rapport binaire qu'entretiennent Batman et la Ligue. Ce thème a aussi été repris dans la série The Batman mais dans des circonstances assez différentes (dans le tout dernier épisode de la série) : Les réplicants sont revenus et avaient volé les capacités des membres de la ligue et ces derniers avaient besoin des plans de Batman pour s'en sortir (De mon point de vue, il s'agit d'un épisode finale faiblarde comme toute la saison 5). Et en 2012 est sorti l'adaptation de Babel Tower sous le nom de Justice League : Doom traduit chez nous par la League des Justiciers : Échec. Si ce n'est pas le meilleur film de l'équipe, c'est le plus profond et le plus triste.
Babel Tower animated
Déjà premièrement, l'animation est juste géniale. Mise à part le design des personnages féminins auquel j'ai du mal (surtout pour Wonder Woman), je trouve que le design et les animations des autres est classe. Ils ont tous une apparence pré-New 52 (avec le Superman en slip rouge et Martian Manhunter qui ressemble plus a un alien). L'animation est correcte et ils donnent pas mal de force aux combats et au coté émotionnel du film. Mon seul reproche est le design de Bruce Wayne où dans certains plans parait moins musclé que sous sa forme de Batman. Et surtout Vandal Savage. Je n'ai jamais compris pourquoi ce ne sont que dans les adaptations télévisuels et filmiques ce personnage est toujours autant utilisé ? Pourquoi il est si obscure dans les version comics ? Il a la carrure des super-vilains à la Lex Luthor mais il est toujours aussi invisible, même dans sa période New-52. Et c'est en grande partie à cause de ce film que je me suis dit que Warner a fait une belle erreur d'annuler l'animé Young Justice pour des séries bateaux comme Beware The Batman et Teen Titan Go ! Bref, visuellement, le film gagne beaucoup de points. Sauf pour 2 / 3 choses.
L'histoire de Vandal Savage
Aux niveaux des personnages, ils ont 0 développement. Ce qui est un problème. Le film prend pour acquis les personnages surtout de la Ligue qui sont parmi les plus connus, même si pour Flash ils ont fait une sacré gaffe.
Barry Allen n'a jamais été dans la police scientifique de Keystone City mais de Central City. C'est Wally West.
Ce sont surtout leur psychologie qui importe et voir comment ils vont réagir maintenant que leur faiblesse est mis à jour. Batman doit faire au faite que ses plans qui ont été volés (comme quoi même les meilleurs anti-virus ne sont pas infaillible), Green Lantern doit faire face à sa faiblesse psychologique (et à un empoisonnement) , Superman à un balle en Kryptonite, Wonder Woman a un empoisonnement qui lui fait voir ce que Cheetah veut lui montrer (à savoir elle-même), Martian Manhunter aussi mais qui le fait brûler et Flash qui possède une bombe accrochée au poignet. Le faite qu'on met la ligue face aux plans de Batman prévus pour le neutraliser est brillant, mais son exécution est beaucoup trop timide et superficielle. Je dirais même plus expédier. La seule conséquence est que toute la Ligue se sent trahie par Batman mais...c'est tellement atone et gentillet que cela tourne à vide. Même Cyborg qui est grosso modo est Deus Ex Machina et qui a son moment de gloire en affrontant Savage n'a pas vraiment d'importance. On sent qu'il l'ont mis là pour profiter de sa popularité grandissante et du faite que dans le monde New - 52 il est passé de membre des Jeune Titans à membre fondateur de la Ligue.
Quant aux vilains, j'ai vu dans des critiques que des gens se demandaient pourquoi ils ont choisi les méchants les moins charismatiques de l'Univers DC. Et bien la réponse est évidente : Ce sont les plus imprévisibles et les plus dangereux. Le faites qu'ils soient moins connus qu'un Lex Luthor, Joker ou Sinestro leur donne un coté plus imprévisible. DC a fait la même chose dans l'animé Justice League où ils ont mieux exploité la Société Secrète dans la saison 2 que la ligue d'Injustice que la saison 1. C'est bien beau de mettre un Lex Luthor ou un Joker dans un film Justice League, mais ils sont beaucoup trop charismatique et dangereux et donc pas crédibles pour affronter la ligue d'un point de vue personnelle (ils seront en effet 2 fois plus vigilants). Bref, choisir des seconds couteaux mais avec un coté plus imprévisible et dangereux (on a Metallo et Bane dans le lot, c'est pas comme si ils avaient mis des looser comme Parasite ou Killer Moth). Et ils sont bien exploités en tant que groupe. Vandal Savage sait que l'argent est leur principale motivation et il se sert intelligemment de cette faiblesse. D'ailleurs, c'est même le personnage le mieux exploité dans le lot, comme dans l'animé Justice League, il est plus calculateur et machiavélique et le film exploite très bien son passé et son coté conquérant. Et puis j'aime bien ses répliques :
Cheetah : On peut vérifier ça (en parlant de son immortalité)
Savage : Tente ta chance (elle le tue)
Cheetah (devant les autres) : Dans son monde notre argent n'aurait plus aucune valeur !
Savage (se relevant) : Exact votre fortune sera dérisoire (il finit en frappant Cheetah au visage
Bref, tout le film tourne autour de Savage et de la ligue qui se trouve engrosse difficultée
Une histoire beaucoup trop superficielle
Comme adaptation et selon le temps impartie, l'exploitation est trop superficielle et expédiée. Même si l'exploitation du Gang Flush royal est inutile, le film donne de nombreux points intéressant psychologiquement, mais la résolution est assez expéditive. La ligue des Justiciers arrive à vaincre Savage assez facilement une fois que chacun s'est remis de l'attaque et les conséquences beaucoup trop expédiés
On n'a pas l'impression que les membres en sorte grandit de l'épreuve, au grand maximum ils se méfient plus de Batman et acceptent Cyborg mais cela s'arrête là.
Le fait que Batman reste camper sur sa position est explicite car à aucun moment les autres membres n'ont réellement réfléchis au véritable but de sa démarche et restent toujours aussi naïf. La encore Babel Tower est bien mieux car chacun avaient perçu différemment ses actions entre les pour et les contre, notamment Wonder Woman et Superman dans les 2 cas. Wonder Woman agissant plus sur le fait que dans une équipe il faut avoir confiance et Superman étant pleinement conscient qu'il pourrait perdre le contrôle et qu'il ne remet en cause dans les 2 cas, le coté fourbe de la démarche. Cependant, là c'est très expédié et cela fait plus épisode de série télé que film. Ce qui est dingue car on avait à l'écriture Dwayne McDuffie qui était scénariste du comic Justice League et a aussi travaillé dans l'animé Justice League qui possédait une histoire quasi similaire, où c'est Hawk Girl qui avait trahi la ligue pour le compte de Tanaghar et que chacun avait mieux réfléchi à la manière de gérer cette trahison. Et c'est dommage parce que le film en lui-même était rondement bien mené, c'est juste que la résolution tombe un peu à plat
Il n'y a que la dernière scène ou Superman confie a Batman un morceau de Kryptonite qui montre qu'il lui fait toujours suffisamment confiance.
Ce qui est dommage pour un film qui était somme toute bien mené
R.I.P Dwayne McDuffie
Le film est globalement bien fait mais il reste moins maîtrisé que le comics dont il est tiré. Et il s'agit de l'un des dernier travaux de Dwayne McDuffie qui est mort en 2012. A l'époque il venait de scénarisé les 4 Fantastiques et la Justice League, a aussi participé à l'animé Justice League et a permis de créer le label Milestone qui était un label qui promouvait la diversité culturelle parmi les héros de comics (on lui dit la création de Static). Si je ne le considère pas comme étant le meilleur film de la Ligue des Justiciers (Justice League : War est bien mieux), il est l'un des seuls à avoir bien exploité les faiblesses de cette équipe. Je vois presque en Cyborg une survivance de lui et un hommage, montrant que le petit héro des Teen Titans a réussi à prendre du galon aussi bien dans les comics que dans les films. Ce qui est encore plus étonnant et qu'il était incarné dans Smallville par un acteur afro-américain qui lui-aussi est mort (mais par suicide). R.I.P aux 2