Justice League, assemble !
DC Comics et la Warner pataugent un peu avec leur ligue de justiciers et plus le temps passe plus l’unification de ces héros, doppelgänger des Avengers de Marvel, puisse réussir à rivaliser avec ceux-ci. Un Christian Bale abandonné au profit d’un Ben Affleck, un Green Lantern qui n’est pas une lumière et une Wonder Woman annoncée avec l’actrice la plus squelettique de la planète, en somme il n’y a bien que Superman qui pourra éventuellement être mis en gros sur l’affiche pour attirer un minimum de spectateurs.
Dans le doute, les deux sociétés ont misé sur un film d’animation, celui-ci, pour assembler sa dream team. On ne vous surprendra pas si l’on vous dit tout de suite que c’est calqué à deux ou trois poils de cul près sur Avengers. Néanmoins notre métrage dure une heure de moins que celui de chez Marvel, du coup tout est ultra condensé et une chose est sûre, on n’a pas le temps de s’emmerder ! Ça tape, ça vole, ça déconne, puis ça retape, et ce sans discontinuer. Pour les moments forts rien de surprenant et l’on retrouve les instants bandants d’Avengers, comme nos super héros se foutant sur la gueule. Et oui, pour une raison que l’on ne saisit pas forcément, ils sont pour la plupart hostiles les uns envers les autres, mais la raison on s’en fout, car voir Batman foutre une rouste à Green Lantern ou encore le voir en découdre avec Superman est plus que satisfaisant, surtout si Hal Jordan se joint finalement à Batman, offrant de l’épique qui plaira à tous les amateurs du genre. Du reste la Terre est envahie par le Darkseid et ses troupes, donc pas de surprises, nos héros se réunissent au fur et à mesure sans nécessairement qu’il y ait une logique et reproduisent à peu près ce que les Avengers faisaient avec les Chitauris, excepté qu’ici c’est beaucoup plus long. Hélas c’est même un peu trop long et la seconde moitié du métrage est la plupart du temps du remplissage avec ces passages de bottage de cul d’extra-terrestres identiques les uns aux autres (et accessoirement pas très inspirés, ayant tous un chara-design proche du manga invendu). Graphiquement Warner Bros Animation s’en est bien sorti, avec une HD propre, des couleurs et décors réussis, mais comme toujours avec ces direct-to-video il ne faudra pas en espérer beaucoup de la fluidité de l’animation, souvent un peu rigide, mais heureusement satisfaisante lors des combats. On déplorera aussi l’usage de quelques effets en CGI d’une affreuse laideur, tellement simplistes qu’ils ne s’intègrent pas du tout dans le décor; merci au studio de ne pas en avoir fait usage plus de deux ou trois fois (on se demande du coup pourquoi ne pas les avoir tout simplement laissés de côté…).La courte durée de la bobine, un point fort pour son action, est aussi un point faible en terme d’écriture. Si vous ne connaissez rien à l’univers vous risquez d’être un peu paumé car peu de références aux personnages sont faites, si ce n’est un bref instant par un Batman qui bien qu’il n’ait pas de pouvoirs, rappelle à de nombreux moments que sans sa présence la ligue des justiciers ne serait qu’une troupe de dégénérés bons à rien.Justice League: War est donc un produit de qualité pour qui demande des combats avec plaies et bosses, mais est tout simplement inutile dans la timeline Justice League et sera aisément dispensable si vous recherchez une véritable trame.
PS: le doublage français est de très bonne facture et surpasse largement celui en VO. Les fans de Batman seront d’ailleurs heureux de retrouver la voix du personnage des jeux-vidéo, en plus de celle de Green Lantern fidèle à celle de Ryan Reynolds dans le film. Du très beau boulot.