"Avec toi, un penny suffit pour quelques allumettes..." -Gotham City, 1954-
L'histoire de la création de la Justice League transposée aux années 50.
Maccarthisme appliqué aux super-héros, anti-communisme, patriotisme américain, guerre de Corée, Ku Klux Klan, imperméables et chapeaux, JFK, Marx Brothers, clin d'oeil à John Henry... Tout est là pour nous restituer une époque.
Et je ne parle ici que de l'OAV, car je n'ai pas lu la BD dont elle est adaptée mais que j'imagine 100 fois plus riche en références...
Jamais en 10 ans, une histoire DC Comics n'avait autant porté sur l'adaptation d'un monde de héros dans un contexte historique réel.
Bien sûr, la comparaison avec "Watchmen" ne se fait pas attendre mais il s'agissait là d'une uchronie (Nixon président, "victoire" écrasante des américains au Vietnam, etc).
On est ici bien loin de la profondeur noire de l'oeuvre d'Alan Moore mais le sang est ici bien visible et travail reste appréciable car non-consensuel.
// Spoilers // ______________________________
Le style graphique est intéressant et permet de se replonger sur les premiers costumes des héros (même si les fans comprendront pourquoi celui de Flash n'a pas été utilisé) :
Arthur d'Atlantis a les cheveux longs, Green Arrow a un look de Robin des bois, les couleurs de Superman sont le bleu nuit, le noir et le rouge, Batman porte ses 2 premiers costumes, etc.
Attention, j'évoquais plus haut Aquaman mais il faut savoir que ce dernier apparait un peu comme un cheveux sur la soupe à 5 minutes de la fin.
A croire qu'il s'emmerdait à parler seul aux mérous pendant que les Etats-Unis luttait contre un monstre destructeur.
D'ailleurs, certains personnages sont complètement anecdotiques tant leurs rôles n'apportent pas grand chose ou semble être introduits dans l'histoire de manière aléatoire (Wonder Woman, Robin, Ray "Atom" Palmer (l'équivalent DC de "Ant-Man"), Blackhawks, Adam Strange,... ).
Et, chose incroyable, c'est d'ailleurs le cas de Batman, absent les 3/4 du film !
Je veux bien qu'il soit hors-la-loi et donc recherché par le gouvernement mais bon...
Heureusement, ses rares scènes lui confèrent une classe folle.
Exemple avec Batman s'adressant au Martian Manhunter dont le point faible est le feu :
"I'm not sure what you are (...) but my instincts tell me you're to be trusted.
Make no mistake, though : I have a $70,000 sliver of radioactive meteor to stop the one from Metropolis.
With you, all I need is a penny for a book of matches."
ce qui donne grosso-modo...
"Je ne sais pas ce que tu es (...) mais mon instinct me dit que je peux te faire confiance.
Mais ne t'y trompe pas : j'ai un éclat de météorite radioactif à 70 000$ pour arrêter celui de Metropolis. Avec toi, il me suffit d'un penny pour une pochette d'allumettes."
Batman, où l'art de combiner menace et compliment...
Encore une réplique d'anthologie pour le Chevalier Noir.
Disons-le clairement : les 3 personnages les plus mis en avant sont "Green Lantern", "The Flash" et "Martian Manhunter".
"Justice League : The New Frontier" souffre également d'un méchant un peu bidon ou du moins pas vraiment à la hauteur de l'ambition du film.
Pourtant l'histoire commence avec une voix-off laissant entendre un adversaire millénaire à la hauteur de Vandal Savage, Chtulu, ou un quelconque ennemi avec pour objectif l'éradication de l'espèce humaine...
Mais non...
Ici, on a affaire à une entité appelée "Le Cercle", représenté par un Captain Cold envouté l'espace d'un instant, une secte possédée mais surtout une grosse tourte volante crachant des dinosaures et des rayons à la fois capable de dézinguer Superman pour la moitié du film (WTF ?!) mais pas le vaisseau de Hal Jordan avant sa transformation en Green Lantern !
Et pendant ce temps-là, on suppose que Kal-El joue avec des hippocampes...
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Encore une fois, l'histoire n'est clairement pas la chose à retenir.
On s'attardera plus sur le style graphique propre aux 50's qui n'est pas sans rappeler celui de "Batman- la série animée" même si il se différencie par ses couleurs aux tons plus pastels, les looks vestimentaires et les formes géométriques employées.
Cette "Nouvelle Frontière" de DC propose à la fois des moments sanglants (Hal Jordan dans une tranchée coréenne), ou intéressant d'un point de vue moral (Wonder Woman en Indochine, Superman face au gouvernement US) apportant de la profondeur à ses personnages.
A voir pour tout fan qui se respecte.