Il est 22h20, assis dans le fond de mon fauteuil, je tape sur mon clavier comme une vielle dame caresserait son chat. Mes mains, habituellement fastes et habiles, prennent le temps d'appuyer sur chacune des touches. Ma bouche est légèrement ouverte, un souffle court s'en échappe. Les raisons d'une telle torpeur : La loi du marché...
Le premier mot qui me vient à l'esprit en pensant à ce film : amertume. On sent, on vit, on est noyé, dans ce film, par l'emprise de l'homme sur l'homme.
Au moment du générique de fin, mon estomac se serre mais je ne sais pas si ce film m'a plu, je ne sais pas si je n'aurais pas mieux fait de regarder un épisode de big bang theory ou tout simplement de n'avoir jamais vu ce film.
Vincent, ou Thierry, j'ai eu envie de venir te secouer, te dire d’arrêter, j'ai eu envie de te tendre un miroir pour que tu vois ce que tu étais : rien. Mais j'avais aussi l'envie de te dire bravo, de te sauter au cou pour te féliciter, de te regarder comme on regarde un homme que l'on bade, que l'on porte aux nues. Vincent, Thierry - pardon - ces quelques mots et leur légèreté symbolisent le rouleau compresseur que l'homme est capable de passer sur l'homme, les sacrifices que doit endurer un père de famille, tiraillé entre l'élévation de sa condition humaine et son propre sacrifice.
C'est à toi maintenant que je m'adresse Vincent, tu es superbe, ton regard et ta moustache ont glacé mon sang. Ton génie, associé au bruit des néons, et à ces silences, toujours ces silences donnent une ambiance magique. Il n'y a pas de chichi dans ce film. Seulement une société noyée dans les promotions et les cartes de fidélité, perdue dans le supermarché (comme diraient les autres punk).
En bref, il est 23h00 passé, je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce film. Ce qui est sur, en revanche, c'est que j'ai vibré et j'ai vibré fort. Alors la loi du marché leçon de conduite ou avertissement? je ne sais pas mais une grande leçon de vie, c'est sur.