Les sœurs Asai
Le portrait qui se dessine de la réalisatrice Kinuyo Tanaka au fur et à mesure que je parcours sa filmographie courte et dense est très attachant, on y découvre des points de vue originaux pour...
Par
le 14 nov. 2022
3 j'aime
Voir le film
Le portrait qui se dessine de la réalisatrice Kinuyo Tanaka au fur et à mesure que je parcours sa filmographie courte et dense est très attachant, on y découvre des points de vue originaux pour l'époque car féminins, comme le résultat du travail d'une pionnière. La trame de "La lune s'est levée" m'a beaucoup fait penser à du Ozu et pour cause, il signe la co-écriture du scénario — la présence de Chishû Ryû n'est pas indifférente à cette pensée, clairement — attaché à l'observation d'une sororité, trois sœurs vivant sous le même toit que leur patriarche veuf, aussi doux que pas très intéressé en apparence par les histoires de cœur de ses filles.
La dynamique est entièrement portée par la plus jeune des trois, qui va passer beaucoup de son temps avec son voisin à jouer les entremetteuses pour sa sœur ainée en provoquant sans trop de nuance sa rencontre avec un homme qui n'était pas dans une optique romantique. Ainsi le film carbure à la malice de cette jeune adulte pétillante et exubérante qui n'en finit pas de trépigner en voyant ses sœurs célibataires, tout en étant aveugle à l'amour qui rôde autour de sa propre personne. On reconnaît la sensibilité d'un Ozu dans les contraintes qui régissent tout l'arrière-plan, à travers le poids du décès du mari de la grande sœur, mais aussi dans la communication entre passé et modernité — ici via la présence prononcée (pour des raisons commerciales aussi sans doute) de moyens de télécommunication très avancés, pour l'époque, qu'on se rende compte : 500 appels peuvent être passés en même dans l'ancienne capitale du Japon !
Trois perspectives féminines qui balaient un spectre large de tonalités, en empruntant les sentiers de la comédie presque bouffonne pour aller jusqu'à la tragédie sentimentale, magnifiée par des décors naturels. Quelques paysages magnifiques traînent par-ci par-là, comme celui où l'on peut voir la lune éponyme.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 1955, Mes romances, Avis bruts ébruités, Cinéphilie obsessionnelle — 2022 et Réalisateurs de choix - Kinuyo Tanaka
Créée
le 14 nov. 2022
Critique lue 52 fois
3 j'aime
D'autres avis sur La Lune s'est levée
Le portrait qui se dessine de la réalisatrice Kinuyo Tanaka au fur et à mesure que je parcours sa filmographie courte et dense est très attachant, on y découvre des points de vue originaux pour...
Par
le 14 nov. 2022
3 j'aime
Un vieil homme vit avec ses trois filles. L'ainée est veuve, la benjamine rencontre un garçon qu'elle aimait autrefois, et la cadette n'a pas l'intention de se caser alors qu'elle noue des liens très...
Par
le 1 nov. 2022
2 j'aime
La lune s'est levée, le deuxième long-métrage de Kinuyo Tanaka, coécrit par Yasujiro Ozu, n'est sans doute pas le plus engagé dans sa filmographie. Il débute et se termine par des scènes pastorales...
le 15 févr. 2022
2 j'aime
Du même critique
Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...
Par
le 20 juil. 2014
144 j'aime
54
"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...
Par
le 10 janv. 2015
140 j'aime
21
Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...
Par
le 8 mars 2014
125 j'aime
11