Hot Tub Time Machine c'est — avant tout — une histoire d'amitié. Meilleurs amis pendant leurs années sexe-drogue-musique eighties (désolé je n'ai pas trouvé de terme pour ce genre musical), nos trois protagonistes ont vieilli, leurs vies sont loin des chimères de leur adolescence, Nick, le black (Craig Robinson, énorme, comme dans Zack And Miri Make A Porno), a abandonné la musique et purge les glandes anales de chiens dans un salon de beauté pour toutous, le second, Adam (John Cusack), est fraîchement largué par sa compagne et rentre chez lui où la moitié de son mobilier a disparu, sauf son neveux, Jacob (Clark Duke, le brun un peu crado vu dans Kick Ass), tout juste post-pubère qui vit dans le sous-sol, MMO addict et nerd au dernier degrés, et pour finir, et non des moindres, Lou (Rob Corddry, souvent en duo avec Will Ferrell), leur ami dépressif, seul et au bout du rouleau, qui pour finir une soirée — solitaire — de beuverie tente de se suicider en s'asphyxiant dans son garage, au volant de sa Pontiac Firebird. C'est d'ailleurs de là que tout débutera, ses amis — et le nerd — le tirant de son lit d'hôpital pour aller là où ils vécurent leurs meilleures surboums', un chalet gigantesque, qui malheureusement s'avérera complètement défraîchit et plus proche de la maison de retraite que du baisodrôme.
Mais pas de panique, il suffit d'un Spa, d'un technicien chelou à la Christopher Walken dans Click ainsi que d'une bouteille de redbull russe renversée sur de l'électronique pour que le Spa se transforme en DeLorean et renvoie nos protagonistes en plein hiver 86.
Une vraie fontaine de jouvence pour nos héros qui pourront s'éclater de nouveaux pendant les années de liberté sexuelle — euh non, du sida et de Reagan — en sautant sur tout ce qui bouge et en se défonçant les neurones en veux-tu en voilà.
Tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes — possibles — s'ils ne devaient pas s'interroger constamment — comme Marty McFly — sur les potentielles conséquences de leurs actes sur leurs vies futures (pas comme les Bleus <— oooh le méchant !).
Au-delà de l'humour dominant l'oeuvre il n'en reste pas moins un excellent pamphlet sur l'amitié et l'intérêt de savoir saisir l'instant présent, heureusement tout est pris avec une douce nostalgie, sans pour autant virer moralisateur à trois sous larmoyant style Cercle des poètes disparus.
Malheureusement, ce qui est le plus triste dans toute cette histoire c'est que la distribution française a été catastrophique, le film se retrouvant affublé d'un nom ridicule, ainsi que d'une affiche qui l'est toute autant. Rajoutez à cela un doublage insipide et une traduction édulcorée, bref une véritable honte, et si vous voulez pleinement l'apprécier regardez-le en version originale !
Mention spéciale pour Crispin Glover, le George McFly de Retour vers le futur (hasard ?), qui nous offre un caméo en groom manchot — ou pas — à hurler de rire.