Remake de la version réalisée en 1960, La machine à explorer le temps est une nouvelle adaptation du roman éponyme de H.G. Wells, avec une réécriture assez approfondie de l'histoire du livre. Les producteurs et le réalisateur Simon Wells ont jugé que la trame scénaristique du roman ne correspondait pas à celle d'un blockbuster hollywoodien, pas assez pour en faire un divertissement satisfaisant. Bien que je ne vois pas trop pourquoi ce genre de jugement ait été formulé, j'étais assez surpris comment ces derniers ont remanié le scénario en intégrant quelques idées assez intéressantes pour démarquer leur production par une certaine originalité scénaristique, mais rendant son scénario un peu confus, et surtout légèrement complexe à comprendre.
Ces derniers ont bien repris l'histoire du roman, celui d'un brillant inventeur parcourant le temps avec sa machine à voyager dans le temps sophistiquée, et l'ont développé pour la rendre plus fascinante, en intégrant quelques subtilités comme le fait que le scientifique Alexander Hartdegen tombe amoureux d'une charmante demoiselle. Certes ! Ce n'est pas grand-chose mais il faut voir comment le film avance d'une manière prodigieuse à partir de ce point, en nous faisant plonger dans une phase temporelle et fondée par des théoriques scientifiques les plus intrigantes des voyages dans le temps, avec les complications qui peuvent être engendrées. On a tout d'abord une première partie, celle où le scientifique veut à tout prix sauver sa dulcinée en usant de sa machine à voyager dans le temps.
Ensuite ! On est transporté dans une seconde partie, celle du voyage temporel vers le futur, avec quelques références clés du long-métrage précédent comme le levier de contrôle de la machine ou les passages accélérés des saisons, vus à travers une fenêtre. Et pour terminer ! On atterrit au royaume des Eloïs, une civilisation tranquille et amicale, menacée régulièrement d'extinction par les affreux Morlocks. Bien que la majorité du film soit une reprise du précédent long-métrage, on n'est pas devant un simple remake ou un gros copier-coller du film d'origine. Il s'agit d'une nouvelle vision, plus élaborée, plus intéressante et surtout plus captivante que celle de l'autre production. Malheureusement ! Il faut vraiment suivre attentivement le film depuis le début du visionnage, quand on nous balance ce qu'il a provoqué la mort de la dulcinée ou ce qu'il a fait naître les Morlocks, on peut être perdu dans le scénario, surtout que ce ne pas évident de voir le lien reliant les différentes époques du long-métrage.
Cela dit ! C'est un remake qui se défend bien, surtout qu'il ait été réalisé par Simon Wells, le petit-neveu de l'écrivain du roman, qui s'est plutôt bien débrouillé pour monter pour la première fois de sa carrière de cinéaste un film réel, tout en dirigeant des vrais acteurs. Il faut savoir que ce dernier a toujours exercé sa profession que dans la réalisation de films d'animation, c'était donc une toute nouvelle expérience pour lui, et il ne l'a pas raté. Il s'est bien investi pour construire une production dans les normes habituelles du cinéma, de manière standard, en narrant son scénario d'une manière fluide et juste. La qualité de la réalisation est un peu près la même que celle de la gestion du casting, bien que l'acteur Guy Pearce ne livre pas une prestation égale à celle de Rod Taylor dans le film d'origine. Cependant ! Avec ses cheveux mi-longs et son intrépidité bien mis en évidence, ce dernier a parfaitement l'apparence d'un aventurier prêt à prendre des risques pour accomplir ses objectifs.
Et je n'ai rien à dire concernant le reste du casting, ils sont tous bons dans les rôles mais Guy Pearce est la star vedette de cette production, et il tient aisément son rôle. Bien que ce remake ne dépasse pas le film d’origine, il montre un certain intérêt d'être vu avec l'emploi de la technologie du cinéma d’aujourd’hui, bien plus perfectionné que celle de l'époque de l'autre film, avec des effets spéciaux plus prenants, des décors plus développés, des looks plus terrifiants pour les Morlocks et une dose d'action plus considérable. Avec tous ses critères validés, on est devant un remake qui semble bien avoir son utilité, bien qu'on se demande si le film ne souffre pas d'incohérences ou si c'est nous qui sommes incapables de comprendre ce qui s'est réellement passé. Ce qui n'est pas gênant pour prendre du plaisir à visionner cette production, elle exploite avec ambition les voyages dans le temps, ainsi que les risques qui peuvent être entrainés. Pas meilleur que le film d'origine mais pas décevant en ce qui me concerne. 7/10
Qui es-tu pour remettre en cause huit cent mille années d'évolution ?