La Maison par Fritz Langueur
« La maison » est une œuvre un peu mal dégrossie, dans laquelle on a du mal à plonger et surtout à y rester. Les intentions du Manuel Poirier étaient pourtant louables, et il s’en sort plus sur le fond que sur la forme. La maison, comme parabole, met bien en évidence le ressenti de chaque protagoniste. Entre celles qui ne veulent pas la voir partir (les sœurs) car unique vestige de l’enfance, entre celui qui veut l’acquérir pour appuyer son statut d’homme accompli (Bruno Salomon étonnant dans un rôle dramatique) et celui qui voit cette maison comme l’espoir d’un raccord possible entre son passé et son présent. Tout cela est bien vu. La thématique du renoncement également, le non sacrifice de l’amitié, le refus d’oublier, la famille qui ne peut se recomposer par manque d’effort ou de volonté. Rien que dans le traitement de ces deux thèmes le film est à voir. Ce qu’il manque vraiment, c’est une vraie cohésion dans la mise en scène et une disparité niveau émotion. Le jeu des acteurs fait défaut aussi : Lopez est égal à lui-même est plutôt bon, Bérénice Béjo et Barbara Shulz surjouent souvent. Dommage.