Malgré un esthétisme très soigné en noir et blanc,versant parfois dans l'exercice de style et l'hommage, le film au rythme très lent parait nous tenir constamment à distance. Très slave dans l'âme, à la fois fataliste et courageux dans la capacité à accepter et à endurer, le petit garçon devient l'enjeu des rivalités entre adultes dans une époque de guerre (ici la Seconde Guerre mondiale, mais cela pourrait être n'importe quel conflit) où s'exacerbent les jalousies et les tensions et où règnent les petits trafics pour ne pas crever de faim et survivre. A hauteur d'enfant, le film se transforme en espèce de conte initiatique et métaphorique dans des paysages hivernaux désolés traversés par un train bondé d'exilés hagards et affamés.