Et une bisserie en plus au compteur. Dans la catégorie des projets purement fun, La maison de l’horreur avait du potentiel. Un cadre morbide à souhait, du fantastique à la pelle et un casting pas déplaisant, il y avait matière à nous faire un 13 fantômes en différents (les deux intrigues comportent des similitudes). Toutefois, le script finit par s’enliser dans des directions pas toujours intéressantes, et loin d’être aussi jouissives que prévues.
Oh Oh, le beau huis clos que voilà. En effet, si ses débuts montraient le magicien au centre de l’histoire comme une icône dans le domaine du divertissement (Georffrey Rush assez cabotin dans son rôle de directeur de train fantôme), on a rapidement une dizaine d’invités qui arrivent (en limousine) dans le bâtiment sus-mentionné. Une construction gothique tout ce qu’il y a de plus stimulant, une version labyrinthique de Silent Hill avec des décors complètement délabrés. Bref, on sent le potentiel, d’autant plus que le film a commencé avec un flash back décrivant le passé du bâtiment, où au cours d’une nuit d’expérimentation humaine, les patients de l’asile sont tous sortis de leur cellule et en ont profité pour assassiner tous les membres de l’équipe soignante. Le médecin en chef n’étant nul autre que Jeffrey Comb (Herbert West dans les mythiques Re-animators), on commence à croire un peu à un projet d’honnête série B. Mais rapidement, les déceptions pleuvent. En effet, en attendant chacune des séquences de mise à mort (dans ce schéma, c’est aussi sommaire qu’un Destination finale), le film fera du remplissage avec de nombreux dialogues inintéressants et développera des personnages dont on se fout totalement.
Si Famke Janssen évoque un peu d’intérêt chez le spectateur masculin, on renonce rapidement à comprendre d’où vient la menace tant celle-ci se révèle brouillonne. Incapable de se fixer sur une forme précise, le film teste alors différents concepts, avec une préférence pour les accélérés de fantômes, qui bougent comme dans les films clippesques de Balaguero. C’est bien dommage et ça constitue un réel gâchis, car le film, dans le but de créer des ambiances angoissantes, a fréquemment recours à l’usage de passages subliminaux et découpés très rapidement (à grands renforts de musiques bruyantes sensées faire sursauter). Et ce qu’on voit parmis ces courts flashs se révèle beaucoup plus stimulant que l’ensemble du reste du film ! Evoquant un univers fantastique malsain emprunté à tous les grands auteurs de fantastiques (Clive Barker, H. P. Lovecraft…) le film révèle d’excellents maquillages et des idées de saynettes clippesques, mais qui étalées sur plus de temps auraient accouché d’une ambiance underground qui aurait immanquablement fait décoller l’ensemble. Hélas, ce n’est pas le cas, et le spectateur sera condamné à fantasmer sur les rares apparitions fantômatiques et les surdécoupages proposés ça et là pendant que les survivants discutent de ce qu’ils ont mangé au buffet et de ce qu’ils aimeraient faire avec l’argent qu’ils vont gagner si ils survivent à leur nuit.
Les mises à morts donnent quant à elles dans le cliché, vaguement imprévisibles ça et là, mais pas effrayantes pour deux sous, ni techniquement très poussées. Et alors que la bérésina s’annonce totale (la lutte navrante entre le magicien et sa femme), voici qu’une entité fantômatique apparaît pour accélérer un peu le rythme et traquer nos survivants. Voilà un revirement de situation un peu expéditif et brutal, n’est-ce pas ? Complètement incohérent au niveau de son fantastique, gâchant le beau matériau qui nous était promis (on ne verra pratiquement jamais Jeffrey Combs, c’est dire si je suis déçu), La maison de l’horreur est une arnaque polie, qui tente d’emballer techniquement bien de l’ennui, en sabordant ses maigres pistes underground pour se conformer au cahier des charges d’un huis clos horrorifique standard. Complètement dispensable.