C'est pas un nanar, je me suis fait avoir !

Avec mon meilleur ami, nous aimons les nanars. Aussi, on s'organise, entre nous, quelques soirées nanar, entourés de bières et chips, et ce de manière régulière. S'il ne s'agit pas de films ratés à proprement parler mais simplement de séries B sympathiques, le diptyque "Démons" nous a séduit, pour son amas de kitch, ces zombies dégueulasses à souhait, son Motley Crue en guise de B.O quand il ne s'agit pas de compos à base de synthé, et cette intrigue qui essaie de se construire sans jamais aboutir à quelque chose de concrètement... concret. Naturellement, on s'est renseignés sur les "suites" de la saga, il y en a à la pelle. Plus ou moins. Affublé du titre "Demons 3" dans certains pays, The Ogre n'a aucun lien, et le choix du titre est purement marketing.

L'histoire n'est pas sans rappeler Shining. Une écrivain, accompagnée de son mari et son jeune fils, emménagent dans un manoir ancien afin qu'elle y écrive sa fiction. Mais dès son arrivée, elle est prise de cauchemars dans lesquels une monstrueuse créature hante le palace.

Vous l'aurez vite compris, le château est habité par l'Ogre qui se terre dans la cave, plus précisément dans... un cocon. Un ogre particulièrement dégueu jouant à la larve avant de fondre sur ses victimes, voilà qui annonçait un nanar de choix. Et pourtant, quelle déception ! Dans la mise en scène instaurée dès les premiers instants, la suggestion de l'Ogre qui n'apparaît vraiment qu'à la fin ou la bande originale frissonnante, The Ogre prouve assez rapidement qu'il n'a rien d'un nanar mais est en fait un petit film d'horreur de série B qui fait son effet. On le ressent particulièrement dans les débuts du film où on s'attend à voir l'Ogre apparaître. On sait qu'il est là, mais il ne se montre pas facilement. Alors, hallucinations de la part de l'héroïne, ou véritable présence d'un monstre ? A ce titre, le film réussit souvent à faire angoisser, et ce malgré le design particulièrement ridicule de l'Ogre.

Bon, par contre, nous n'avons pas affaire à une excellente série B car quelques défauts viennent ponctuer notre visionnage. D'abord, les protagonistes sont assez creux et ne permettent pas qu'on s'attache à eux. N'est pas la famille Torrence qui veut. Les personnages secondaires sont très peu mis en avant et, soyons honnêtes, les deux demoiselles servent à satisfaire le ratio "jeunes filles appétissantes" de la production, alors qu'elles auraient pu jouer un rôle important pour expliquer les origines de l'Ogre. A ce sujet, le film tente d'y venir de manière régulière mais ne le fait jamais complètement. Au final, on ne sait pas trop ce qu'est l'Ogre, ni pourquoi il agit, libre à chacun de se faire son avis dessus.

Bref, The Ogre n'est pas le film d'angoisse qui laissera un souvenir impérissable car il a ses défauts. Toutefois, c'est un film à voir peut-être une fois, ne serait-ce pour son ambiance plutôt réussie. En somme, c'est une série B correcte, ni plus ni moins.