Le visage des voix.

Je n'écoute jamais la radio. Peu importe la station, je n'accroche pas. Je n'ai absolument rien contre et je peux comprendre tout à fait le lien qui peut l'unir à un auditeur, la nuit, au volant de sa tuture, ou en allant au boulot. Mais je préfère choisir les morceaux que je vais écouter, ne pas être tributaire d'une programmation quelconque. Et si je veux de l'info, j'ouvre les journaux. Ce n'est pas pour autant que l'univers dépeint ici par Nicolas Philibert ne m'intéresse pas, bien au contraire.

Après les enfants et les orang-outang (entre autres), le cinéaste va poser ses caméras dans les locaux de Radio France et va laisser faire les choses, tout simplement. Loin de chercher à adresser un quelconque message, Philibert se pose en humble observateur, en petite souris fascinée par ses géants affairés.

Malgré un rythme un tantinet soporifique, "La maison de la radio" reste une plongée passionnante au coeur des ondes, ayant le mérite de ne pas privilégier telle personnalité ou secteur, mais de s'attarder sur un ensemble formant un tout cohérent, même s'il aurait été peut-être plus percutant d'aller jeter un oeil chez les concurrents, en particulier chez les radios locales. Mais en tant que tel, "La maison de la radio" réussi son pari, mettre un visage sur toutes ces voix qui vous accompagnent dans la vie de tous les jours.