La Maison des Sévices
6.8
La Maison des Sévices

Téléfilm de Takashi Miike (2006)

Takashi Miike en mode bonus craspouille, c'est quelque chose. Manifestement "Visitor Q" restera en toute probabilité le film le plus amoral (mais aussi englué dans son amateurisme qui limite grandement sa portée) mais ce film issu de la série horrifique des "Master of Horror" peut prétendre à la palme de la chose la plus ignoble qui soit dans sa filmographie — devant les passages hardcore de "Audition" avec lequel il partage quelques points communs en matière de torture.


Le format de 1 heure contraint quelque peu l'intrigue et oblige à une forme de concision qui nuit légèrement à l'immersion : on va un peu trop droit au but à mon goût, même si ce n'est pas sans mérites. Pas de circonvolutions, on arrive directement dans le XIXe siècle japonais avec un journaliste américain venu retrouver sa bien-aimée sur une île peuplée de prostituées et recouverte de secrets. En passant la nuit avec une prostituée pas vraiment comme les autres, la porte des cauchemars est laissée grande ouverte.


"La Maison des sévices" (aka Imprint) est un concentré de glauque absolu dès lors que le récit amorcé en flashbacks successifs par la prostituée défigurée essaie de nous dévoiler le sort de la dulcinée. C'est un peu facile parce que le film a recours au flashbacks-mensonges, alors qu'on est évidemment obligé de croire ce qui nous est montré. Mais il n'empêche que Miike se délecte de la gradation dans l'horreur : d'une part, il se régale de nous malmener avec la torture subie par la pauvre femme, qui se fait malmener par les autres filles de la maison close — Miike a visiblement un penchant pour les aiguilles, et ici ce n'est plus plantées dans les yeux comme dans "Audition" mais sous les ongles et dans les gencives —, et d'autre part il raconte le passé atroce de la narratrice, fruit d'un inceste, survivante d'une mère qui balançait tous ses fœtus à la rivière. On nous révèlera le comble de l'horreur, l'existence d'une mini sœur jumelle localisée au niveau de sa tête et matérialisée par une main avec yeux et dents, bref, bizarre total. Du bien costaud en termes d'horreur, et finalement le plus dérangeant à mes yeux dans l'histoire, c'est le jeu de Billy Drago qui à travers ses expressions donne l'impression d'être sous acides ultra puissants. Ça, c'est vraiment embarrassant.

Créée

le 20 févr. 2024

Critique lue 39 fois

1 j'aime

3 commentaires

Morrinson

Écrit par

Critique lue 39 fois

1
3

D'autres avis sur La Maison des Sévices

La Maison des Sévices
Morrinson
5

[Mode craspouille on]

Takashi Miike en mode bonus craspouille, c'est quelque chose. Manifestement "Visitor Q" restera en toute probabilité le film le plus amoral (mais aussi englué dans son amateurisme qui limite...

le 20 févr. 2024

1 j'aime

3

La Maison des Sévices
Lone_Sloane
7

L'acupuncture pour les furieux

Série créée par Mick Garris pour la chaine Showtime. Le principe est simple : chaque réalisateur engagé livre un moyen métrage d'horreur d'1h. Pour cet épisode, c'est Takashi Miike qui se retrouve...

le 27 déc. 2023

1 j'aime

La Maison des Sévices
Kibruk2
5

Critique de La Maison des Sévices par Kibruk2

Cet épisode réalisé par Takashi Miike est franchement curieux, violent et quelque peu dérangeant, mais la fin est quand même loin d'être terrible.

le 12 sept. 2022

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

138 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11