Énorme, grosse claque au final. Des frissons en pagaille, pas du genre tout de suite, plutôt à doses mesurées puis la partie finale qui fait on ne peut mieux son boulot. Pas un meurtre, pas une goutte de sang, pas une agression, pas un poltergeist, pas une fumée, rien, queue dalle, une porte qui bouge grand maximum. Juste des sons, un réalisateur, une femme et une maison en rapport fusionnel.
C'est vrai que ça s'étire avec Éléanor parce qu'il faut bien dire que c'est le thème envahissant. Mais bon, tout est magistral et d'une efficacité redoutable. Magistral de parvenir à nous faire autant apprécier cette dérangée limite hystérique déjà. On compatit à son sort malgré tout ce qu'elle nous fait subir. ***spoil*** Rétro-effet pour la femme arrogante. Je jubilais de la voir perdue tentant de comprendre ce qui s'était passé, et me remémorer la vision furtive de la trappe, avec la panique lorsqu'elle raconte la chose à son mari, m'enchanta d'autant plus pour la beauté du plan cette fois. ***spoil***
Les trois autres personnages, médium brune charmante, blondinet pragmatique à la cool et chercheur à la recherche de preuve du paranormal ne sont pas exceptionnels mais tous développés et bien utilisés. Pas de flashbacks laids non plus. Tout est suggéré tout le temps, rien n'est montré. Tout est un angle de caméra et un son menaçant.
On pourrait trouver la psychologie rabâchée mais elle soulève tellement d'autres thèmes magnifiquement dérangeants distillés tout en progression. Et puis visuellement, rien que ce moment (bon à moins que vous n'ayez jamais eu de contact rapproché avec une tapisserie pré-2000 ou un bas relief baroque) : qui, jeune ou dans un accès de fièvre, n'a jamais regardé avec insistance une tapisserie bizarroïde et vu au milieu une forme ou un visage menaçant ? ça c'est du vrai flip. Rien que le morphing d'introduction ou la fillette devient grand-mère. On s'en fiche que l'effet soit vieux, l'idée de mettre le visage de la vieille avec les cheveux de la fillette, c'est déjà flippant.
Et ce long final... Chef d'oeuvre du genre donc.