Je vous déconseillerai ce film si vous aimez que ça bouge.
Je vous le déconseillerai si les plans se doivent d'y raconter beaucoup avec plusieurs séquences.
Je vous déconseillerai également ce film si vous détestez les truites, les roseaux et les petits cons qui disent merde sous fond de bande sonore dont la note s'étire, s'étire...
Et puis tout y est quand même très lisse, à l'image du lac qui, même lors de tempête, n'y remue pas des masses.
Pour le reste, j'éluderai ce que la plupart exprime dans leur critique : oui c'est assez convenu, mais ce vieux est super désagréable, donc c'est une plus value. Ou "c'est un message d'un père à sa fille." alors on peut céder aisément.
J'ai envie de parler d'un film qu'on regarderait sans rien connaître de la notoriété des Fonda, ni des hommages, d'éviter de chercher à savoir pour que l'entreprise de ce film soit louable, même si... c'est bien vrai, bon nombres de gonzes n'auraient pas noté si haut s'il ne s'agissait que d'un téléfilm passé l'aprem avec des bons acteurs mais pas connus, et vous me direz, sûrement, que si Fonda n'y était pas, alors le film n'y serait pas non plus, c'est vrai, mais.
Je me dis que deux personnes âgées au bord d'un lac, atteintes de maladies qu'on devine à travers l'écran, auraient pu prétendre à vouloir faire de leur "peut être adieu" un long métrage avec plus de cachet qu'un lac gentillet, qu'un gamin faussement rebelle et qu'une fille tête à claque. Puis l'on se surprend à penser.. qu'à la fin de sa propre vie, il ne soit même pas certain qu'on ait même ce privilège là : d'avoir une belle maison au bord d'un lac. Pas même la chance de finir ses vieux jours, si on y arrive, auprès d'une personne qui vous aurait aimé depuis longtemps. Ces dialogues émis si simplement qu'ils gagnent un peu de profondeur. Aussi, on se dit que ce film est une version, sans besoin de plonger sous la surface, du paradis, celui qu'on espère avant sa mort, pas dénué de peur, de tristesse et d'angoisse, mais qu'on y trouve comme dans chaque paradis un peu de pardon... Et il en faut de la force au lion pour ravaler sa fierté de se croire toujours majestueux. Que sa majesté trouvera sa dignité ailleurs que dans son cri, que c'est sa marche lente, et ses épaules voûtées, et sa peur de la mort mais surtout le courage de l'admettre, qui devient une ode au déclin.