Descente en eau profonde pour un retour vers le passé
La mer monte, voilà le problème. On ne sait pourquoi (peut-être le réchauffement climatique), mais la ville est peu à peu engloutie, très progressivement, à la différence d'Ys ou de l'Atlantide submergées d'un seul coup.
Un homme voûté par le poids des ans vit seul dans une maison entourée d'eau, rare îlot survivant d'une ville très largement engloutie. La mer continue de monter, et il doit construire un nouveau niveau à sa maison, pour échapper à l'inéluctable, comme il l'a déjà fait plusieurs fois précédemment, sa maison actuelle n'étant que le niveau émergé d'une pile de cubes. Il a manifestement fallu se battre pour en arriver là, et il fait partie de ceux qui continuent de résister.
Ayant perdu une pipe dans la trappe inondée reliant sa maison au niveau inférieur, il décide de plonger à sa recherche, et en profite pour entamer une descente en eau profonde, jusqu'au rez-de chaussée et même au-delà. Il va y retrouver tous les souvenirs marquants de sa vie, un peu comme le font parfois certaines personnes âgées à l'aube de la mort. Un film en marche arrière, la nostalgie d'un passé révolu.
S'agit-il d'une métaphore du Japon ? Ou de l'humanité ? En tout cas, on a là l'image d'un monde qui s'effondre lentement, d'un monde confronté à la nature, et d'un individu qui résiste sereinement, malgré les remous. C'est un film qui nous ramène à nous, qui nous interroge, à travers le passé d'un homme : comment voyons-nous notre futur, nous qui avons encore à le bâtir, comment vont vivre nos enfants, et dans quel monde ?
Les dessins sont intéressants, avec un grain qui rajoute de la nostalgie, c'est très bien au niveau des bruitages, et une musique assez simple au piano accompagne joliment ce conte.
Bref on a là un très joli film d'animation, émouvant et intéressant.