La Maison en petits cubes par Zogarok
Récompensé par l’Oscar du meilleur court-métrage d’animation en 2009, Tsumiki no ie a fait l’objet d’une adaptation aux éditions Hakusensha où son univers est approfondi. Le film de Kunio Kato est une invitation à méditer sur l’importance de nos expériences et des moments, heureux ou simplement paisibles, rendant satisfaisantes nos existences si absurdes soient-elles.
Le film est d’une indéniable grande beauté formelle, mais sa curieuse ambition est plombante, voir gênante. C’est qu’il nous montre la réaction de la personne au soir de sa vie, se tournant vers le monde protégé que constitue son passé englouti. Mais La Maison en petits cubes se berce de ses illusions, car ce passé n’est pas plus stimulant que le présent, il n’est pas vraiment beau et il ne contenait pas d’opportunités.
C’est un choix ; reconnaître l’aspect limitatif et imparfait de ce passé serait peut-être trop douloureux, précipitant à un vertige face auquel celui présent est dérisoire. Cette mélancolie lymphatique n’est pas infâmante ou illégitime, mais ces convictions sur l’existence sont bien creuses. La poésie de Kunio Kato flatte et dorlote le public, c’est d’autant plus contrariant lorsqu’on est peu convaincu de sa vision.
http://zogarok.wordpress.com/2014/07/21/rafale-de-courts-metrages-4/