Ce début d'année cinéma 2024 rappellera sans doute aux plus capés d'entre vous la fin des années 90 et le début des années 2000, période où nombre de projets au sujet similaire voyaient le jour chez des studios concurrents, histoire de bien se tirer dans les pattes : Volcano / Le Pic de Dante, Fourmiz contre 1001 Pattes, Armageddon vs Deep Impact...

Après un très récent double programme traitant du monde de l'enseignement vu de chacune des rives du Rhin, les américains ressuscitent quant à eux le genre horrifico-catho en proposant coup sur coup Immaculée puis La Malédiction : L'Origine.

Chacun y verra ce qu'il voudra de ces concordances : hasard des inspirations, pompage ou encore concurrence acharnée. Il n'est pas non plus interdit de retenir, dans le cas Pas de Vagues / La Salle des Profs, une urgence dans l'alerte et la souffrance.

Le cas Immaculée / La Malédiction : L'Origine est sans doute bien plus simple. En effet, dans les grandes lignes, les deux films racontent souvent exactement la même chose, mettent en scène les mêmes personnages et usent à peu près des mêmes ressorts et conventions du genre pour livrer, chacun, une série B sympa.

Une identité des termes qui se retrouve jusque dans le discours tenu reflétant l'époque : celui de la réappropriation du corps de la femme, assurant tant des échos de modernité que l'achat des plus concernés qui ne manqueront pas d'appuyer à l'excès cet aspect des choses.

Non, décidément, a priori, les deux films ne se différencient que par l'autonomie de l'un et le statut de prequel de l'autre.

Immaculée devrait donc partir avec une sacrée longueur d'avance, dès lors que cette première Malédiction doit être nécessairement enchaînée au cahier des charges de son univers existant. Et il l'est, d'une certaine manière, reprenant par exemple une célèbre scène de pendaison qui, en 2024, a perdu une grande partie de son impact alors qu'elle est méga attendue. Ou encore en mettant en scène une fin laborieuse qui se doit de raccrocher les wagons avec certaines suites de l'opus original, se ménageant au passage un boulevard pour une timeline parallèle en cas de succès. Mais il doit s'agir, sans doute, de ce qu'on appelle le denier du culte...

Mais La Malédiction : L'Origine se pare lui aussi de quelques belles images n'ayant pas grand chose à envier à celles qui parsèment Immaculée, tandis que son intrigue apparaîtra quant à elle un peu plus censée en s'épargnant un aspect scientifique un poil hors-sujet.

Et s'il paie aussi son hommage au Suspiria de Dario Argento, cette Malédiction new look lorgne aussi, de manière assez surprenante, du remake de Luca Guadagnino, en investissant le climat des années de plomb d'un pays submergé par le chaos.

Le film se démarquera surtout de son cousin par l'approche empruntée : car si Immaculée fait joyeusement couler le sang, La Malédiction : L'Origine se montre sur ce point plus retenu, pour plus miser sur un aspect de thriller psychologique, en jouant avec la santé mentale de son héroïne, les blessures de son passé troublé et ses vertiges hallucinatoires.

De la même manière cette première Malédiction fait le choix de s'aventurer sur un autre terrain que Immaculée : celui de la représentation tant d'ébats contre nature que la traduction de la peur de l'enfantement, passant à l'image par cette scène d'accouchement particulièrement peu ragoûtante que peu d'oeuvres du même genre auraient oser envisager.

Ainsi, aussi sympathiques que parfois maladroits, les deux films repartiront dos à dos au moment du verdict final : celui de l'honorable sans pour autant se hisser aux sommets du genre, les prières n'ayant pas toutes été entendues.

Behind_the_Mask, catho mais pas trop.

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le 19 avr. 2024

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