Un salutaire rappel
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Dino Risi a comme marque de fabrique le mélange des contraires, et ce tout en gardant unité et cohérence. Non seulement il forme des paires invraisemblables qui finissent par prendre par on ne sait quel miracle, mais en plus il garde invariablement le cap de la comédie même si le drame sous-jacent inciterait à faire l’inverse. Du Sorpasso en passant par Profumo di Donna ou encore L’homme aux cent visages, on retrouve la même recette. C’est toutefois plus de Una Vita Difficile que La marcha su Roma est le plus proche, en raison de la thématique historico-politique d’abord, mais aussi d’un humour assombri par la gravité des évènements.
En effet, si Dino Risi parvient généralement, à travers ses acteurs fétiches (Gassman et Sordi principalement), des dialogues hilarants et une mise en scène élaborée, à susciter le rire chez le spectateur, il peine ici à faire aussi bien qu’ailleurs. Certes, il s’inspire souvent de la farce avec force coups, jurons et autres scabrosités, duperies, etc ; néanmoins, en dépit des bons acteurs, le comique ici, soit trop grossier, soit trop intelligible (p.e. la liste des promesses non tenues par le fascisme), n’atteint pas vraiment son but.
Quoiqu’il en soit, malgré des scènes attendues et certaines lourdeurs, la cohérence du film demeure intacte, tout comme l’unité du propos, tant grâce à ces personnages fourbe et individualiste d’un côté (Domenico, incarné par Gassman), faible et désespéré de l’autre (Umberto, joué par Tognazzi) dépeignant à merveille le type de l’Italien, que par la satire dont le fascisme est la cible.
6.5/10
Créée
le 25 oct. 2021
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