A l’heure où l’on parle du récent recul important du littoral aquitain, me voilà face à un court métrage assez surprenant, et pas déplaisant pour l’œil. Ange Leccia a fixé sa caméra sur un promontoire au dessus d’une plage corse et a changé l’angle de vue de celle-ci, nous donnant l’impression de voir la mer de haut. Nous voyons les vagues déferler sur la plage avant de refluer, nous voyons l’écume avancer puis disparaître. C’est assez joli, je dois dire, même si on a presque l’impression d’un film réalisé à l’ordinateur, alors que ce n’est semble-t-il pas du tout le cas.
L’ennui, c’est qu’il s’agit d’un plan fixe de quatre minutes qui n’est accompagné d’aucun son : ni musique, ni bruit de vagues. Je trouve cela dommage. Pour moi, la mer, c’est d’abord le bruit des vagues, une musique qui me touche, alors qu’ici c’est très froid, on est plus dans la contemplation que dans l’immersion.
Dans une vidéo trouvée sur la toile (https://www.youtube.com/watch?v=twEQP-mjhoE), l’auteur, un peu dans son monde, nous explique l’influence shintoïste de sa présentation de la nature et sa vision de cette œuvre, l’écume et le mouvement instable au point de rencontre entre la terre et la mer étant selon lui une forme de métaphore de l’acte de l’artiste…
L’art contemporain est souvent difficile à appréhender, mais ce film, pas dénué d’intérêt, est toutefois décevant par sa froideur et son côté répétitif. Une bonne impression au début, puis la vague s’éclate, et c’est le reflux, ce qu’on apprécie généralement moyennement…