L’année de Wes

La merveilleuse histoire d’henry sugar est une pépite, un chef d’œuvre de court métrage. Depuis qlq années ( à partir de tgbh), Wes Anderson perfectionne son style et le rend de moins en moins accessible, appuyant encore + sur son esthétique si marquante avec des décors plus inventifs les uns que les autres. Ce court métrage de 40 minutes prolonge cet esprit de minutie et de créativité dans la mise en scène, les décors et la manière de jouer avec ces décors, de manière absolument parfaite. Chaque détail compte dans le film, rien n’est laissé au hasard et il ne se passe pas un instant sans qu’un nouvel élément vienne attirer l’attention du spectateur. Cela rend le film très dense malgré sa courte durée, rajouté à des dialogues s’enchaînant à une vitesse vertigineuse et des transitions entre les scènes extrêmement inventives. Ainsi, ce sont 40 minutes sans aucune pause, le spectateur n’est pas perdu une seule fois dans ce rythme effréné.

Du point de vue de l’histoire, le film s’inspire de l’ouvrage éponyme de Roald Dalh et est très touchante. On a ici un format de fable, avec une morale à la fin. C’est une histoire assez enfantine mais très drôle et passionnante. Le réalisateur continue également sur sa lancée depuis qlq films de mettre un ou plusieurs narrateurs dans son récit, ici une mise en abîme qui se déconstruit au fur et à mesure (comme dans tgbh), idée qui marche tjrs aussi bien. De plus, il va beaucoup plus loin ici puisque les personnages dans leurs scènes vont narrer le récit et en même temps le jouer. Il faut d’ailleurs saluer les acteurs qui sont tous + brillants que les autres qui jouent à merveille cette dualité entre narrateur et personnages du récit. Ce parti pris rend l’histoire et sa forme déroutantes offrant une sorte de piece de théâtre cinématographique absolument époustouflante et émouvante. Une excellente surprise et un des meilleurs films de l’année, un bijou de cinéma.