Quand la photo sauve un film...
N'ayant aucune envie de le voir n'étant ni fan des biopics, ni de Marion Cotillard, ni d'Olivier Dahan, ni d'Edith Piaf, je me suis laissé tenter quand il est repassé récemment à la télé. Grand mal m'en a pris.
Comme pour la plupart des biopics, à vouloir montrer toute la vie d'une personne on ne montre rien. Les moments de la vie de Piaf sont survolés, on ne s'attache à aucun personnage, et encore moins à elle. Faire un film uniquement centré sur sa relation avec Marcel Cerdan aurait été bien plus intéressant.
Côté réalisation, comme d'habitude avec Olivier Dahan, aucune idée de mise en scène. On amasse les décors, les costumes, les noms connus et on se contente de filmer le tout. S'il n'avait pas de budget ou de bon chef op on jurerait avoir affaire à un téléfilm. Les seconds rôles sont inexistants, après est-ce la faute du scénario ou de leur performance ? Je ne sais pas.
La palme revient tout de même à Marion Cotillard, certes pas aidée par un maquillage foireux. On ne saurait dire si c'est son dos voûté ou son accent tit parisien qui sonnent le plus faux. Cette actrice prouve une fois de plus que lorsqu'elle n'est pas bien dirigée, comme chez Audiard chez qui elle est magistrale, elle est tout simplement mauvaise. Et ce n'est pas le médiocre Olivier Dahan qui allait l'aider à se sublimer. Le moment le plus pathétique reste quand même la fameuse scène du "MARCEL ! MARCEL ! MARCEL !" au moment de la mort de Marcel Cerdan, on n'y croit pas un seul instant. Marion Cotillard non-plus d'ailleurs.
Alors pourquoi 3 et pas moins ? Pour deux raisons. D'abord Jean-Pierre Martins qui incarne Marcel Cerdan. Le seul acteur à se sortir de cette mélasse, chose pas très aisée quand on voit le traitement infligé aux seconds rôles par Olivier Dahan tant le film est centré sur La Môme (sans pour autant la mettre en valeur). Et surtout la photographie, magnifique, mais on n'en attendait pas moins de la part du chef op de Jan Kounen, Tetsuo Nagata. Son travail d'orfèvre sert de magnifique cache-misère à ce qui serait sans lui un piètre téléfilm.