Déjà vu ?
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Voilà donc la très attendue première pièce de l'univers étendu (en 2017 on ne dit plus "franchise"!) de la Universal. Leur volonté de ressusciter les monstres mythiques de leur bestiaire gothique, ceux-là même qui avaient fait le succès de la firme dans les années 30, s'inscrivait dans la logique très hollywoodienne consistant à faire du neuf avec du nouveau, à défaut de nouvelle inspiration. Sur le papier, ce renouvellement très moderne de ces classiques du cinéma fantastique dans le but de les faire converger vers un crossover spectaculaire avait pourtant de quoi laisser espérer quelques blockbusters de bonne facture. Et pourtant, la recette de La Momie est exactement ce que l’on pouvait craindre de pire : Un film mené par sa star Tom Cruise, qui vole sans le moindre scrupule la vedette à la créature-titre. Celle-ci, interprétée par une Sofia Boutella dont on ne retiendra que le maquillage et les grimaces et certainement pas les chorégraphies qui firent sa réputations, semble anecdotique au regard du charisme de ce cher Tom, toujours plus beau, plus fort et souriant. Un « Tom Cruise movie » davantage qu’un « monster movie » donc, mais surtout un divertissement pour adolescents qui exploite la formule Marvel : des blagues bas de plafond, un rythme inégal, des personnages limités à leur seule fonction dramaturgique (dont un sidekick incarné par Jake Johson moins impliqué que jamais) et surtout, en guise de climax/money-shoot, une destructive urbaine massive... sans la moindre victime. A cela, ajoutez comme seul et unique enjeu le besoin du beau héros d’aller secourir une belle blonde en détresse (Annabelle Wallis, insipide), et on obtient un récit d’une consensualité déplorable qui réussirait presque à nous faire regretter le film de 1999 qui avait au moins le sens de l'aventure et un peu d'autodérision. Le fait d'avoir donné à une femme le rôle du monstre autrefois incarné par Boris Karloff n'a aucune chance de sauver le film des accusations de machisme qui l’attendent, bien au contraire même! Seules les très nombreuses incohérences qui se multiplient dans ce scénario écrit avec les pieds parviennent à surprendre le public. Non, définitivement, ce « Dark Universe » commence de la pire façon qui soit, et ce n’est certainement pas le cabotinage grotesque de Russell Crowe en méchant Mr Hyde -un rôle qui semble être destiné à servir de lien entre les personnages, façon Nick Fury- qui va nous faire croire qu’il y a quoi que ce soit de meilleur attendre des films à venir. La firme s'est tiré une balle dans le pied et a intérêt à vite sortir la tête de l'eau!
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Créée
le 14 juin 2017
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