Remake d'un film Pré-code similairement intitulé, La Momie est l'archétype du film apprécié mais mal considéré. Les critiques de l'époque reflétaient déjà cet avis en demi-teinte, comme si La Momie était un film dont on n'osait pas crier trop fort qu'on l'appréciait. Le consensus critique de Rotten Tomatoes confirme d'ailleurs ce constat :


« It's difficult to make a persuasive argument for The Mummy as any kind of meaningful cinematic achievement, but it's undeniably fun to watch »


Mais d'où ce film tient-il cette réputation ? Directement inspiré de l'atmosphère aventurière des Indiana Jones, il mêle parfaitement l'action à l'humour, avec un ton léger qui témoigne d'un certain second degré.


Stephen Sommers a parfaitement conscience de ce qu'il veut réaliser : un divertissement dynamique tantôt drôle, tantôt plus inquiétant, et à l'esthétique très soignée. Force est d'admettre que La Momie joui de larges décors naturels et absolument somptueux, qui, accompagnés par l'OST dépaysante de Jerry Goldsmith, immergent le spectateur dans une atmosphère propre à ce film.


Le film a été budgété à hauteur de 80 000 000$, et ça se ressent. Les effets spéciaux multi-récompensés étaient très impressionnants à l'époque, et même si les maquillages numériques ont aujourd'hui pas mal vieilli, le film reste aujourd'hui assez convaincant globalement.


Étrangement, ce qui peut faire la réputation ternie du film, c'est son ton humoristique décalé que l'on retrouve régulièrement dans certains passages ou travers certains personnages, tels que Jonathan. L'humour de ce film lui est souvent reproché, de même que ses personnages parfois stéréotypés ou grotesques, sous-prétexte que tout cela ringardise le film. Paradoxalement, c'est ce décalage savamment dosé qui fait que l'on porte une affection pour La Momie, dès lors qu'on le regarde sous le bon angle.


La Momie a donc acquis cette dénomination de plaisir coupable, de film que l'on aime malgré nous, en dépit de ses « nombreux défauts ». Des défauts intentionnels, relatifs au savoir-faire de Sommers, qui établissent une incontestable cohérence ainsi qu'une identité au film. C'est quelque chose que l'on a du mal à expliquer, mais que l'on ressent, car La Momie ne ment pas.


La dénomination de « plaisir coupable » nous permet de tricher, en le disant ni bon, ni mauvais.


Mais non, La Momie est véritablement un excellent film d'aventure.


Merci au Fossoyeur d'avoir réhabilité La Momie en louant ses qualités de mise en scène, dont je ne parle pas ici parce qu'il a déjà tout dit, et mieux que moi.

Monsieur_Cintre
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le 25 janv. 2021

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Monsieur_Cintre

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