Outre la découverte du tombeau de Toutankhamon, l’égyptologie c’était déjà à la mode au temps des campagnes Napoléonienne, les momies n’ont jamais cessé de fascinés les gens pour leur caractère surnaturelle. Le premier film à traiter de ce mystère, c’était Cléopâtre de Georges Méliès avant que les studios Universal ne popularisent le mythe avec ses Universal Monsters dans les années 30. Puis la momie s’est endormie durant quelques décennies malgré quelques comeback peu glorieux, juste histoire de sustenter les fringales nocturnes. Finalement, il aura fallu attendre l’orée du millénium pour que les studios décident de remettre le couvert sous l’impulsion d’un projet plus commercial et familiale que les propositions de Clive Barker ou de Georges Romero. C’est donc celle de Stephen Sommers qui sera retenu pour une aventure plus proche de celles d’Indiana Jones dans un esprit de série B assumé, tandis que la créature sera réalisé en image de synthèse par ILM.


Première différence notable avec Indy, c’est que le héros Rick O’Connell n’est pas un archéologue mais un pilleur de tombe comme d’autres de ses confrères qui compte faire main basse sur les trésors enfouie dans la mystérieuse cité des morts. On a donc affaire à un soldat de la légion étrangère qui s’exprime avec ses poings plutôt qu’à un brillant esprit de déduction. C’est aussi ce qui fait tout le charme de Brendan Fraser qui n’était pas encore un éléphant de mer, mais bien un aventurier qui dégommait des cohortes de goules à coup de pistolet en balançant des hurlements et des répliques gratinés, mais je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Heureusement sa virilité machiste est contrebalancer par l’apport de Evy, une bibliothécaire gauche du musée du Caire qui va se faire renvoyer après avoir anéanti l’intégralité des ouvrages entreposés parce qu’elle a la connerie dans le sang. L’expédition va mettre au jour la découverte du tombeau de Imhotep, un ancien prêtre égyptien qui a été momifié et dévoré vivant par les scarabées pour avoir assassiné le pharaon Séti 1er. La maladresse étant un gène héréditaire dans la famille d’Evy, cette dernière réveille accidentellement les morts en lisant un passage du livre éponyme. Du coup les aventuriers et autres égyptologues vont devoir lutter contre Imhotep qui compte bien les dévorer pour achever le processus de réincarnation et ressuscité par la même occasion son amante Anck Su Namun afin d’instaurer une nouvelle ère de ténèbres sur l’Egypte à grand renfort de nuée de scarabées mangeurs d’hommes et de fléaux égyptiens.


Exit donc la traditionnelle représentation du mort vivant enrubanné dans le papier WC, la filiation au cinéma d’horreur étant pas mal édulcoré par rapport aux ambitions d’origine, même si l’atmosphère oppressante dans les dédales labyrinthiques est appréciable tout comme les quelques séquences gores pas plus choquantes néanmoins que dans les aventures de l’homme au fédora. Imhotep s’avère un antagoniste assez charismatique bien que moins iconique qu’un candyman malgré le romantisme macabre affiché. L’environnement dépaysant vaut à lui seul le voyage, bien que l’on est surtout à faire à la représentation archétypale de l’imaginaire colonial même s’il y a bien quelques guerriers Medjay qui tentent vainement de protéger l’accès à la nécropole maudite ainsi que l’héritage des pharaons qui finira dans les toiles de chameau pour enrichir les riches européens et garnir nos musées de babioles antiques et dorée en dépit de toute concertation ou bien d’éthique morale. En ce sens, on ne pourra pas reprocher au film d’être assez fidèle à l’histoire même si le point de vue épousée est celui des américains qui provoquent accidentellement un engrenage apocalyptique par ignorance mais aussi par appât du gain, ce qui après tout est la raison d’être même de ce blockbuster et ce qui ne l’empêchera aucunement de jouir d’une réputation d’estime dans l’imaginaire des gosses de ma génération qui ont grandi avec ces avalanches de CGI qui n’ont pas si mal vieilli.


Si toi aussi tu ne te retrouves plus dans l’état de déliquescence actuel de notre société et que tu considères que le monde a besoin de héros, qu'ils soient violents, gros, cons ou attardés mentaux... L’Écran Large te fera passer de zéro à héros, car il suffit d'un collant et d’un peu de matière grise pour changer de peau !

Le-Roy-du-Bis
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le 29 juin 2023

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