Tia et Tony (Kim Richards et Ike Eisenmann) sont deux enfants dont les pouvoirs télékinésiques fascinent tous les enfants de l’orphelinat où ils vivent. Mais ces pouvoirs excitent aussi la convoitise de MM. Bolt et Deranian (Ray Milland et Donald Pleasence), qui voudraient s’en servir à leur profit. Ayant retrouvé une carte cachée dans ses affaires, Tia décide de s’enfuir avec Tony vers le lieu représenté par la carte : la Montagne ensorcelée. Mais Bolt et Deranian ne sont pas prêts à se laisser faire…
Les années 1970 marquent malheureusement le début de la lente déchéance qu’entamèrent les productions livre Disney, autrefois garantie de haute qualité et qui devront attendre le début des années 2000 pour retrouver ce statut. Avec La Montagne ensorcelée, les studios aux grandes oreilles illustrent une volonté d’évoluer qui leur fait honneur, seulement, à l’image du futur Trou Noir de Gary Nelson, ils ne s’en donnent pas les moyens.
Si John Hough se rattrapera avec son plus intéressant Les Yeux de la forêt, il échoue ici à instaurer la moindre ambiance. La faute en revient à une absence totale de rythme, qui enlève tout suspense à ce qui n’est finalement qu’une grande course-poursuite d’1h30. Ce ne serait pas un immense défaut si le scénario avait autre chose à proposer, mais il s’avère vite que les pouvoirs des enfants n’est qu’un prétexte comme un autre pour nous montrer une poursuite à travers les Etats-Unis, et l’on en vient presque à se demander pourquoi avoir décidé de mettre de la science-fiction dans le film si c’est pour nous proposer une intrigue aussi classique. Peut-être pour illustrer la déficience des effets spéciaux qui touchent les studios Disney durant les années 1970, leurs films prenant un spectaculaire coup de vieux, d’autant plus étonnant quand on voit la réussite visuelle de Mary Poppins, sorti 10 ans plus tôt… A côté de ça, le casting semble bien embêté pour faire exister des personnages insipides au possible, hormis le personnage attachant de John O’Day (incarné par Eddie Albert), et notamment les méchants Donald Pleasence et Ray Milland qu’on a connu bien plus en forme.
Quoique sans saveur, La Montagne ensorcelée n’est pas un navet pour autant, et quelques idées intéressantes sauvent plus ou moins l’ensemble, mais pas assez pour en faire un film mémorable ; tout juste un divertissement à montrer à un public très jeune. Quand on voit le potentiel comique du film (à peine esquissé dans deux ou trois gags non assumés à la fin de la poursuite) et qu’on imagine ce qu’auraient pu en tirer Bill Walsh et Robert Stevenson (scénariste et réalisateur des hilarants Fantôme de Barbe-Noire, Mary Poppins ou L’Espion aux pattes de velours), on se dit qu’on vient quand même d’assister à un beau gâchis.