Je suis assez déçu de ce film réalisé par l'ethnologue Jacqueline Veuve. Elle y fait témoigner les enfants d'un « d’un homme représentatif d’une Suisse protestante du début du siècle » et franchement c'est long. C'est long parce que techniquement ce n'est pas du tout abouti. Le film est tourné en français et c'est juste inaudible tant la qualité audio est mauvaise. On dirait vraiment que tout a été enregistré sur un vieux magnétophone, il y a des moments où le son est trop fort, trop faible, mais surtout les personnes n'articulent pas assez ce qui rend 70% du film inintelligible. Mais vraiment... Heureusement qu'il y avait des sous-titres anglais présents sur Mubi, sinon je n'aurais rien compris du tout au film.
Donc forcément lorsque la technique est à ce point ratée ça ne donne pas envie de se plonger dans un film qui mine de rien reste vraiment intime. On y parle de souvenirs d'enfances, des derniers moments du patriarche et surtout on parle de ces gens, de ces vieilles dames, les filles, qui elles aussi sont maintenant proches de leur propre mort. Et ça mine de rien, ça reste touchant. J'aime beaucoup ces scènes dans les documentaires où les gens arrivent à aborder très sereinement leur propre trépas.
J'apprécie écouter les personnes âgées raconter des souvenirs de leur jeunesse, comme l'aînée de la famille qui allait avec son père cueillir des morilles sous les arbres abattus par une tempête en je ne sais plus quelle année.
C'est le genre de souvenirs simples qui marquent et qui permettent au spectateur de s'identifier car eux aussi ont sans doute faire ce genre de choses, eu parfois des privilèges, parce qu'ils étaient l'aîné, le benjamin, le chouchou ou que sais-je encore de la famille.
Mais il y a aussi un peu d'amertume, pas trop, mais juste assez pour que ça ne soit pas hagiographique, comme cette fille qui ne comprend pas que son père ait donné son usine à son fils et pas à sa sœur et à elle alors que c'était eux qui l'avaient fondée.
C'est un film fait de tous petits riens qui sont vraiment significatifs... Mais reste que c'est trop long, surtout lorsque regarder et surtout écouter le film est une telle torture tant on ne comprend pas un traitre mot de ce qui se raconte.