Bishop et sa bande sont engagés par Fong pour enlever Angéla, la sœur d'Eric. Une rançon est réclamée à Sue-Lin, la mère d'Angéla, qui fait alors appel à Curt, son ex-mari. Rapidement, tout le monde se fout sur la gueule.


Que voilà un drôle de film. Sur un pitch simplissime à la mode série B ricaine fauchée, le réalisateur parvient à donner l'impression perpétuelle d'assister à un film chinois où des bonshommes affrontent des armées inépuisables de figurants équipés de sabres. Bon, ça serait du dézingage de bridés dans la jungle, je dis pas, mais là non, c'est plutôt de la baston vaguement kung-fu avec plus ou moins lance, shuriken, etc.


Et la transition entre ces deux aspects est surprenante : alors que Angéla (prononcez Enjéla) échappe à ses kidnappeurs, elle tombe dans les pattes d'une bande de bikers sexuellement féroces. Un des malfrats à sa poursuite, Carter, une sorte de clochard qui se retrouve là par hasard, débarque armé d'un bout de bois et alors qu'on s'attend à le voir logiquement se faire massacrer, réduit soudainement en bouillie sanguinolente une vingtaine de gros costaud poilus. Ça épate. Surtout qu'il va se mettre à enchainer les lattages de masse en s'en prenant systématiquement à plus nombreux que lui et en jouant double-jeu avec Bishop.


Mais bientôt, les héros débarquent et une baston de 30 minutes démarrent entre eux et l'inépuisable armée de Fong (dont une section de femmes guerrières) dans les landes californiennes. Angélina passe sont temps à être capturée puis libérée par les diverses factions, Eric fait son bruce-fake, y'a un black peureux (bah oui, le lâche, il tique à l'idée d'aller tuer des gens alors que c'est un simple sportif) qui se bat avec une lance à pompon, un autre Chinois joue son Legolas avec son arc, y'a même le réalisateur qui maitrise un kata d'arme de poing (il saute dans tous les sens en tirant sur tout ce qui bouge).


En face, parmi les figurants, on reconnaitra Gégé Okamura (nommé ici Chang, prononcez Changue) qui est définitivement l'acteur le plus charismatique du film. Et comme la baston ne suffisait pas, le réalisateur a réussi à y adjoindre une réflexion sur les relations intra-familiales, avec des rebondissements générationnels inattendus. Quant aux dialogues, ils sont globalement bien creux. Exemple de cet échange entre le chef des bikers et le nouvel arrivant :



  • Qui est le chef ici ?

  • Qu'est-ce que tu lui veux ?

  • Je veux le voir.

  • Le voir pour quoi ?

  • Je voudrais lui parler.

  • Non, attends un peu. Qui voudrait causer ?

  • C'est moi.


Au final, "Les Seigneurs de la Mort" est doucement rigolo, tirant son aspect nanar du décalage des genres qu'il intègre et de ses acteurs, dont la nullité est du même tonneau que leur charisme défraichi (le fameux Bob Ramos mis en avant sur la jaquette est tellement mémorable qu'il n'a rien fait d'autres).


A noter que Paul Kyrizi avait tourné plus tôt "Death Machines", avec une partie du casting en commun et Ron Marchini en premier rôle (sur imdb, les acteurs portent des noms comme Black Death Machine, Asian Death Machine...). Un film qui fait lui aussi envie.

Créée

le 23 août 2020

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