Juste après avoir reçu le titre glorieux du faiseur de divertissements du cinéma américain par des grands monstres cinématographiques comme Steven Spielberg ou George Lucas, Robert Zemeckis s’intéresse de nouveau à la comédie sauf qu’il s’attaque à un autre genre de divertissement très différent de celui de sa fameuse trilogie Retour vers le futur, celui de la comédie noire. C’est avec le production La mort vous va si bien que le cinéaste prouve une nouvelle fois son talent indiscutable et sa passion considérable de la comédie, en nous faisant pénétrer inconsciemment dans une sorte de triangle amoureux invraisemblable et assez tordu.
D’habitude, je ne suis fan de ce genre de contexte, je trouve que la plupart du temps c’est toujours la même chose et qu’on n'ose jamais rien pour nous surprendre. Cependant ! Mélanger ce contexte avec un autre registre que la comédie romantique ou dramatique est une très bonne idée. Avec cette initiative ingénieuse, je me suis vite réconcilié avec ce genre de situation qui ne pouvait s’annoncer que du bon. Évidemment, je savais ce que j’allais voir au début du film. On constate la présence de deux femmes qui cherchent les problèmes entre elles pour conquérir un seul homme et qu’elles sont prêtes à tout pour atteindre leur objectif, même si cela entraîne des complications ingérables.
C’est ce qui se passe après qui est le plus intéressant, le réalisateur n’emprunte pas la même fin que celle des films de même genre. Au fait, il renouvelle indéniablement le triangle amoureux en construisant son film avec une certaine ambiance horrifique, amusante et similaire à celle du film La famille Addams. Avec une démarche scénaristique bien reprise, on bouffe sans arrêt de la dinguerie, de la bêtise, de la folie meurtrière pour générer une atmosphère absolument magique et très prenante. On peut dire que le réalisateur s'est bien défoulé pour perturber son protagoniste masculin du mieux qu’il pouvait, surtout qu’il gérait un casting d’acteurs accomplis.
Meryl Streep et Goldin Hawin forment un irrésistible duo de manipulatrices infernales et sacrément ivres de jalousie et entre les deux, on a le malheureux Bruce Willis binoclard, faiblard, sensible et qui perd facilement les pédales face à ces satanées conquêtes démoniaques. C’est un trio très prometteur, assurant un spectacle où l’autodérision, la parodie et la satire se mélangent sans accroc. De plus, l’intérêt du film est renforcé par l'utilisation d’effets spéciaux originale et assez bluffante à voir. Le réalisateur a pu bénéficier du professionnalisme de l’équipe technique d’effets visuels de la société George Lucas, afin de donner naissance aux effets spéciaux concernant la texture et la manipulation effarante de la morphologie des personnages.
Il y a eu tout un déploiement de techniques cinématographiques comme l’utilisation d’un animatronique pour donner beaucoup de réalisme à chaque mouvement ou action anormale dans le film, comme le retournement impensable de la tête de Meryl Streep. De plus, Robert Zemeckis maîtrise cet univers avec une efficacité assez stupéfiante. Il parvient à incruster dans son long-métrage tous les ingrédients qu’il faut pour créer un vrai environnement horrifique comme des phénomènes paranormaux, l’absence d’éclairage, la grande maison avec un intérieur lugubre ou le jaillissement d’éclairs de tonnerre. C’est un long-métrage qui mérite bien sa récompense et également son oscar des meilleurs films visuels. Le seul truc qui m’a un peu dérangé, c’est un début un peu long et une histoire mal construite pendant la première moitié du long-métrage mais tout le reste n’est que du pur délassement. 7/10
- Oh Madeline ! Il faut que je vois Madeline !
- Elle n'est pas là...
- Oh Dieu merci !