La Nage indienne par inspecteurmorvandieu

Cette comédie de moeurs douce-amère met en scène des personnages amusants, attachants et sincères. Des "loosers" sortis de leur banlieue sinistre en quête d'un hypothétique nouveau départ et dont la villégiature campagnarde apparait vite comme les vacances du pauvre, de trentenaires incapables de porter un regard adulte sur leur échec social.

Le réalisateur Xavier Durringer excelle dans la l'évocation de la vie de banlieue; il recouvre sa comédie d'une certaine médiocrité et décrit parfaitement l'esprit rudimentaires des ses personnages. Les dialogues, très naturels, sont le langage des HLM, de même que la physionomie et l'apparence des interprètes caractérisent bien leur condition. Les deux personnages masculins sont épatants dans leur différence et leur complémentarité, qui font d'eux deux amis orageux. L'un incarne une certaine douceur résignée, l'autre une agressivité et un égoisme révélateurs.

Ainsi, malgré quelques faiblesses dans le récit, le film, par son ironie et son acuité sociale et psychologique, reste convaincant et tout aussi fantaisiste que réaliste. Gérald Laroche, Antoine Chappey et la charmante débutante Karin Viard forment un trio réjouissant et sympathique.