La Nature
6.8
La Nature

Documentaire de Artavazd Pelechian (2020)

Attention, cet avis comporte ce genre de spoilers:


la 6ème extinction, c'est n'est pas qu'un cinéma et dans les musées, c'est ici, maintenant et partout...parce que c'est notre projet en fait.


Pompeux et malsain. Oui bon alors, je découvre le travail du réal avec son film très humblement nommé "La nature", genre mon film est tout simplement une ontologie. Il n'a pas le melon déjà. Mais on ne va pas juger un film sur son titre, hein. On va regarder ce qu'il y a dedans et c'est vite vu, il n'y a que 2 types de séquences:



  • Les pompeuses: des images photographiquement sublimes dont la sublimité est sublimée par de la musique sublime (du moins classique) des fois que tu n'aies pas compris que la nature, c'est beau. Et comme la musique classique c'est tout pareil, ça ne dérangera personne de coller du Beethoven à côté de Mozart. Osef. C'est juste de l'illustration sonore. Passons.


  • Les malsaines: des images moins sublimes et même de qualité parfois médiocres (images amateures vues dans les journaux télévisés) puisque filmés au cœur de l'action. Et l'action ici, c'est la transformation des "paysages" par les phénomènes extrêmes dont est capable la dite Nature : volcanisme, séismes, ouragans, inondations (surtout le tsunami qui a frappé le Japon en fait). Et le réal semble prendre beaucoup de plaisir à observer la dévastation à l'œuvre et à regarder ses congénères fuirent et hurler d'horreur depuis son banc de montage.



Et comme le net ne regorge pas assez d'images, le réal va rejouer certains plans pour meubler son machin d'une heure.


Donc, on a un film en noir et blanc parce que la Nature n'est pas en couleur, un film qui ne s'intéresse qu'aux éléments (la pierre, la terre, l'eau, le vent) parce que la Nature est un truc sans vie, un film sans commentaire parce que l'art n'a pas à s'expliquer mais uniquement à se ressentir, un film qui enchaînent les images d'avalanche en haute montagne, de tempêtes en pleine mer ou de submersion des construction humaines sans aucune cohérence.


En tout cas, si j'étais prof d'art plastique au lycée et qu'un de mes élèves m'avait pondu un documentaire aussi peu construit, aussi mal monté, aussi stupidement manichéen et démonstratif, je lui aurais renvoyer sa copie à la figure. Oui, j'aurai été un très mauvais prof sans patience ni pédagogie et surtout incapable de reconnaître la grandeur unanimement célébrée de cette œuvre sur une certaine nature: celle spectaculairement violente.


Hé oui, encore un artiste fasciné par le spectaculaire morbide des cataclysmes micro-localisés. Ce n'est qu'en lisant la note d'intention après avoir vu le film que j'ai compris de quoi il s'agissait. Merci au réal, sans lui, je n'aurai jamais deviné que la puissance de la Nature pouvait dévaster tout ce que pouvaient construire les humains. En attendant, sapiens sapiens et ses ancêtres cohabitent avec les cataclysmes depuis le début. Je n'ai pas encore vérifié mais je pressens que le réal est arrivé un âge où on s'inquiète de tout et où paralysé par la peur, il ne souhaite pas que le monde puisse continuer à tourner sans lui.


C'est bon, j'ai vérifié et l'explication se tient.

Dandure
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le 27 févr. 2022

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