Qui qu'a pris la notice du harpon, 'va finir par se blesser
Élèves dans une école privée, six jeunes filles subissent les mauvais traitements d'une nonne stricte. Quand l'une d'entre elles tombe enceinte, cette dernière décide de la purifier par la torture. Ses amies décident de l'aider et d'intervenir, et (pouf!) la nonne disparaît. 17 ans plus tard, deux d'entre elles sont retrouvées mortes, elles doivent se rendre à l'évidence : la nonne est de retour...
Si l'intrigue n'a certes rien de vraiment excitant, le clergé et les jeunes nymphes enceintes n'ont en effet jamais fait bon ménage dans le cinéma de genre, le casting quant à lui force le respect, non pas par ses acteurs (c'est leur premier film ou presque) mais par l'équipe à la base du film. Ce n'est pas moins que la dream team de la nouvelle scène fantastique espagnole qui est réunie autour de La Nonne : Brian Yuzna (Le Retour des morts-vivants 3) à la production, Jaume Balaguero (Darkness, Fragile,REC) au scénario, et enfin Luis De La Madrid, dont c'est le premier film en tant que réalisateur, mais qui a pu apprendre des plus grands en tant que monteur du Machinist (Anderson) ou de l'Échine du diable (Del Toro). On peut trouver pire comme point de départ pour un film.
Le film démarre tout naturellement par la présentation de la nonne au travers du cauchemar de Mary (Lola Marcelli), on y découvre une nonne filiforme, sèche, aux mouvements raides et saccadés (rappelant les fantômes japonais, c'était la mode) se sentant investie d'une mission, celle de conduire sur le droit chemin ce groupe de six filles aux prénoms bibliques. Rattachement direct à la croyance religieuse propre aux films fantastique espagnol, la Nonne nous promettait un film définitif sur des rites de purifications morbides et d'expiations de péchés sanglantes au sein d'un pensionnat chrétien hanté. Que du bonheur en perspective !!
Seulement il n'en est rien, dés la première apparition du fantôme le film tombe à plat, l'intrigue se traîne, les exécutions s'enchaînent et ...se ressemblent et, pire que tout pour un film qui se veut d'horreur, n'effraient en aucun cas.
Les manifestations (et donc les meurtres) sont toujours précédées par des écoulements d'eau (rapprochement encore une fois de Dark Water et de la phobie japonaise envers l'eau) parfois sans aucun sens (dans un ascenseur ?!) ce qui a pour principal effet d'annuler tout effet de surprise, déprimant, surtout à la vue de la nonne pourtant bien foutue, croisée de Sadako pour la gestuelle et des démons de Lamberto Bava pour le sourire aux dents aiguisées
.
Le film s'enfonce encore quand l'héroïne décide de réunir une bande de trois jeunes gens plein d'avenir, dont un futur cureton (palme de la mort la plus stupide) qu'elle finira par embrasser à défaut d'intimité, pour aller visiter ce maudit pensionnat fermé depuis dix-sept ans suite à la mort par noyade de la terrible sœur Ursule.
Si on a survécu jusque là devant ce naufrage c'est uniquement pour savoir quel est donc le fin mot de cette sombre histoire de nonne mal bai(pardon je m'emporte...) cette nonne en mal d'amour, que lui est-il vraiment arrivée, quel rapport avec Eva la fille de Mary ?? (comment ça on s'en fou ?!).
(//SPOILER//)
Eh bien sachez que la fin est à la hauteur du film, la nonne à été noyée par ses élèves (Nom di diou, c'était donc ça toute cette flotte...) et à pris possession du corps d'Eva ( Eh ben ça alors...) pour liquider tout ce petit monde. Bref c'est naze, mais une question subsiste, comment se tirer un harpon dans le ventre...mystère (et boule de nonne, je sais c'est naze).
Reste que La Nonne est un film bien fade et surtout très décevant quand on sait ce qu'il aurait pu être.