Biopic engageant et solaire sur Maria Montessori, le film retrace l'itinéraire de cette femme qui a laissé son nom à la "méthode Montessori", synonyme d'une pédagogie éducative centrée sur l'enfant, forte d'un accompagnement personnalisé et bienveillant.

Le film nous emmène de Paris à Rome, avec deux femmes de caractère aux valeurs et modes de vie opposés mais qui se rejoignent sur une chose: une maternité compliquée, pourtant clef de voûte de la méthode Montessori. Le film commence d'ailleurs avec cette contradiction qui fait que Maria se bat pour le droit à l'éducation des enfants avec des difficultés psycho-motrices sévères au sein de l'institut pédagogique de Rome, alors qu'elle cache et confie son propre enfant à une nourrice, à la campagne. Une contradiction qui n'en est plus vraiment une, au regard du contexte socio-politique de l'Italie de la fin du 20ème siècle, qui refuse aux femmes le droit au salaire et qui les asservit à leur mari par le biais du mariage.

Il y a de la beauté et de la bienveillance dans la caméra, filmant ces jeunes dont la différence est leur richesse. Ainsi de la petite Tina, la fille de Lili d'Alengy, dont on va suivre le parcours pour retrouver confiance en sa mère et en elle-même. De même, les costumes, les lieux et la musique sont éclatants. La scène de danse au piano est une scène très forte du film.

Emancipation de la femme par l'intelligence ou par la richesse? Le film ne clot pas la question, incarnée par Maria et Lili. Au-delà de ce débat, il ouvre une réflexion sur la méthode Montessori, qui a gagné une reconnaissance mondiale dans les politiques éducatives. Une méthode fondée sur l'instinct d'amour, de protection, et sur le potentiel de l'enfant - en un mot sur la maternité. Même si cette notion est mise à mal dans le film, notamment quand elle dépend du mariage, cette attitude, tout entière portée vers l'empathie, pourrait guider nombre de nos actions humaines.

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le 30 avr. 2024

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Emilie Rosier

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