Les films de genre français ne courent pas les rues. Les films de zombies encore moins. Deux bonnes raisons pour se laisser tenter par La nuit a dévoré le monde. Et puis le casting est plus qu’alléchant. Le norvégien Anders Danielson Lie (Oslo, 31 août) est parfait dans le rôle-titre. D’entrée, on s'attache à son personnage, on suit son parcours et son évolution avec beaucoup d’intérêt. La belle et talentueuse iranienne Golshifteh Farahani et le génial Denis Lavant l’accompagnent avantageusement. Plus qu’un film d’horreur avec zombies (peu de scènes gores), on est là devant une certaine métaphore de la société actuelle et la vie dans les grandes villes (solitude, méfiance des autres…). Pour un premier long métrage, la mise en scène (minimaliste) et le scénario (plus profond qu’il n’y parait) sont totalement maitrisés. Malgré le peu de moyens évident, le réalisateur arrive à imposer une ambiance particulière, aussi visuelle que sensorielle, associée à une tension de tous les instants. Un certain suspens nous tient en haleine tout au long d’un récit (étalé sur plusieurs mois) parsemé de quelques rebondissements bien amenés. L’ensemble s’avère être au final aussi réussi sur la forme que sur le fond. Voilà donc un premier film qui sort des sentiers battus, et qui, s’en pourtnat renouveler le genre, donne des lettres de noblesse (française) à un genre cinématographique jusqu’ici dévolu presque entièrement au cinéma américain. Et une belle révélation que celle du metteur en scène Dominique Rocher. On attend la suite avec impatience. Prenant et limite fascinant.
http://lecinedefred2.over-blog.fr/