Le genre du film de mort-vivant a toujours été plus ou moins maudit en France, souvent associé à quelques nanars de l'époque VHS ( La revanche des mortes-vivantes, où encore le délectable Le Lac des morts-vivants de Jean Rollin ) où à des productions toutes justes "fun" plus récentes ( La Horde, Goal of the dead... ). La où nos voisins italiens ont pu s'imposer ( pour ne pas dire surpasser ) les productions américaines, génitrices du genre, nous avons toujours eu un temps de retard... Retard que La nuit a dévoré le monde tente de combler, et je suis presque à deux doigts de dire qu'il l'a fait.
Plus un film psychologique, le film se concentre uniquement sur son personnage principal, quasiment muet pendant les 3/4 du film ( à l'instar des zombies qui tentent tant bien que mal de l'attraper, ce qui les rends beaucoup plus flippants que prévu ), et montre sa lente spirale vers la folie d'une manière qui aurait pu foirer si l'acteur principal n'avait pas les épaules pour porter son personnage... Et heureusement, il les a ;)
Le film n'apporte pas grand chose de nouveau au genre, il n'y a rien que vous n'ayez pas déjà vu ailleurs, mais le film le fait bien, et c'est une chose assez rare dans le genre pour être signalée. La tension est aussi très bien gérée : les 20 dernières minutes vont crescendo ( petit regret pour la fin cela dit, j'en aurais bien pris 10 minutes de plus ), et les zombies posent une menace constante même quand ils ne sont pas à l'écran ( la aussi, chose rare ).
La nuit a dévoré le monde est donc au final pour moi avec Les Affamés le meilleur que le genre à pu nous offrir cette année, et peut-être depuis quelques années, pas original dans son scénario mais réalisé avec une justesse rare.
Ha et y a Denis Lavant. Et ça, c'est bien.