ATTENTION SPOILERS
La Nuit au Musée, agréable sucrerie rafraîchissante à sa sortie, fut l'un des succès surprises de l'année 2007. Sa suite directe, deux ans plus tard, si la magie s'estompait déjà un peu, avait le mérite de compter Amy Adams parmi ses nouveaux venus. Ce secret des Pharaons, quant à lui, se contente de capitaliser paresseusement sur les acquis de ses deux aînés et d'en recycler la plupart de leurs ressorts narratifs... Dans la première moitié du film.
Très peu de nouvelles têtes, magie agonisante, quasi absence d'enjeux et d'action : trois signes que cette série s'essouffle sérieusement, tel un malade de la mucoviscidose en phase terminale. Et ce n'est pas une scène très originale dans un tableau noir et blanc en trompe-l'oeil qui cachera le fait qu'il est évident que les scénaristes sont à court d'idées géniales, voire d'idée tout court. Reprenant le concept de l'épisode 2 (Prendre un autre musée comme décor), le film explore ensuite de manière très maladroite via le nouveau personnage de Lancelot l'idée de conscience et de rapport au réel. A ce titre, faire prendre l'air aux protagonistes, très séduisant sur le papier, relève à mesure que le film se déroule d'un véritable refus d'obstacles de la part de Shawn Lévy, à l'image de cette séquence avec les lions, promesse d'une scène d'action d'anthologie qui se termine de manière scandaleuse en un jeu de chatons honteux digne des vidéos débiles made in Youtube. Quant à l'épisode du théâtre, on ne s'en souviendra que pour un caméo assez embarrassant...
La fin du métrage, quant à elle, mange sans vergogne à tous les râteliers. Elle sous-entend d'abord que la franchise se clôture, laissant curieusement un léger arrière-goût de tristesse, avant de glisser le traditionnel panneau "Trois ans plus tard" qui remet dix balles dans la machine, laissant entendre en cas de succès de ce troisième épisode une suite/reboot qui ne reposerait plus sur les épaules de Ben Stiller, sans que celui-ci ne soit pour autant totalement absent.
Avant ces ultimes minutes, j'allais mettre un petit 5 indulgent, le spectacle étant loin d'être une nullité abyssale et se laissant suivre sans mal. Mais devant ce si flagrant cynisme d'épicier, qui se dit qu'il y a quand même peut être quelques ronds à se faire si le chaland pas trop regardant est encore au rendez-vous, un 4 de sanction s'impose. Il ne faut pas prendre le cochon de payant pour une andouille.