Douze ans après le très beau Le Moulin Des Supplices , le réalisateur italien Giorgio Ferroni revient à l'épouvante gothique après une longue parenthèse consacré à tourner essentiellement des westerns et des péplums. Le Films est basé sur une nouvelle d'Alexeï Konstantinovitch Tolstoï (Cousin de Léo) et il nous embarque en Yougoslavie autour d'une sombre malédiction.
Dans La Nuit Des Diables nous allons tenter de comprendre les raisons qui ont conduit Nicola (Gianni Garko) dans un asile psychiatrique après avoir été retrouvé errant dans la nature. C'est à travers un récit en forme de long flash-back que nous allons donc découvrir comment après un accident de voiture l'homme s'est retrouvé dans une maison isolée en compagnie d'une famille vivant toutes les nuits recluse avec la peur d'une étrange menace extérieure.
La Nuit Des Diables s'ouvre avec une sorte de déluge d'images cauchemardesques dans lesquelles se mélange horreur et érotisme comme pour figurer le traumatisme et les troubles mentaux de son héros. Par la suite le film va s'installer dans une routine plus classique d'épouvante gothique avec cet éternel récit de l'étranger trouvant refuge dans un village isolée et marqué par le poids d'une malédiction. Ici le village se résume à une seule maison, le reste des habitants ayant déjà fuit vers d'autres horizons. La malédiction en question oscille entre le mythe des vampires puisque les créatures ne sortent que la nuit, la sorcellerie et les morts vivants puisque ce sont des créatures qui reviennent d'entre les morts. Mais l'idée même de cette affliction qui frappe ces habitants est plutôt jolie et assez poétique, elle devrait même rester une révélation pour les spectateurs, malheureusement elle est souvent mise en exergue comme résumé du film y compris sur Sens Critique. Je l'évoquerais donc sans passer par la case spoilers car je trouve vraiment très séduisante cette idée de créatures venant rechercher les personnes qu'elles aiment pour échapper à l'éternel solitude de la mort. On est bien loin des instincts primitifs de survie, du besoin de se nourrir ou d'une quelconque volonté négative et maléfique de faire le mal. Cela permet en plus de mettre à l'écran une belle histoire d'amour maudit entre le héros Nicola et la très belle Sdenka (interprétée par la magnifique Agostina Belli) qui culminera dans un final assez tragique et émouvant parfaitement construit par l'idée générale du film.
Pour le reste on na va pas trop se mentir ce n'est pas vraiment le grand frisson et même si Giorgio Ferroni tente de mélanger le charme de l'épouvante gothique avec une horreur plus graphique et outrancière l'ensemble reste souvent assez maladroit à l'image de cette séquence durant laquelle Nicola se bat contre des créatures façon castagne de fin de bal du 14 juillet devant deux gosses hilares renforçant l'aspect bien peu sérieux de la scène. Mais ne soyons pas trop sévère non plus car le film comporte aussi deux trois jolies séquences sur cette étrange et joli thématique du je t'aime à te tuer.
La Nuit Des Diables est un bon petit film d'épouvante à l'ancienne avec deux trois saillis gore bienvenues c'est surtout le cœur de cette malédiction qui en fait un film peut être un peu plus attachant que d'autres productions du même style.