En 1978, John Carpenter, le maître de l'épouvante, signait un slasher appelé Halloween: La nuit des masques. Sous l'image habituelle d'une bande d'adolescents se faisant massacrer, comme à l'ordinaire dans les slasher de cette époque, ce sont les adolescents menant une vie de débauche aux yeux de l'amérique puritaine qui sont massacré sans vergogne. A l'époque ce film marque les esprits, son succès est immédiat dans les salles, mais bien vite on lui reproche de faire l'apologie du sadisme et de la mysoginie puisque ce sont les jeunes filles qui sont les proies favorites du tueur. Malgré tout ce film surprend. Pas de gros plan sur les coups de couteau, pas de scènes gore, John Carpenter insuffle la peur à la fois par l'ambiance, grâce à une excellente musique distillant le suspence mais aussi avec un véritable boogyman - croquemitaine en anglais. Michel Myers est l'assassin par excellence, sans scrupule, sans morale, sans attache, il n'y a absolument rien qui l'arrête même pas les balles. Qualifié par le docteur Loomis comme le mal absolu, on peut en effet s'interroger sur une possible affiliation de Myers avec l'antéchrist. Et cependant au regard de son remake, on peut alors constater que John Carpenter a fait preuve de retenue, préférant nous attacher au regards des enfants, le jeune Tomy qu'on suit en parallèle de Laurie, ainsi bien sûr au regard de ses victimes féminines. Si le tueur peut paraître mysogine, en revanche le film parle avant tout de jeunes filles, d'adolescentes ancrées dans une époque particulière.

Le film suit trois jeunes filles, Laurie Strode, une bonne élève qui semble se réfugier derrière ses livres et ses devoirs pour masquer un manque éviden de confiance en soi face aux garçons et à la sexualité, Annie Brackett, fille du shérif, intelligente, maligne et sacaratisque c'est celle qui n'a peur de rien, et n'hésite jamais à plaisanter de tout et de rien, enfin la dernière du groupe Lynda Van Der Klok, la pom-pom girl extravertie qui repousse sans cesse ses limites surtout avec les garçons. Satire sociale démontrant le manque de moralité de la jeunesse ou simple slasher qui s'avranchit de la moralité pour étudier la société sans le masque du jugement, Halloween parle surtout du jeu entre les apparences et la réalité. Et face à Myers, tueur implacable le masque des apparences tombe. Révélant la finesse des personnages, Lynda se laisse avoir facilement alors que Annie se défend tant bien que mal, mais c'est Laurie qui ayant découvert les corps de ses amis disposés dans une macabre présentation à son effet, en désirant défendre les deux enfants qu'elle a à sa charge qui tuera Michel Myers aidé du doctor Loomis. Malheureusement, rien ne semble arrêter l'incarnation du mal.
Sophia
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le 27 déc. 2010

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Sophia

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